Le président américain a annoncé jeudi sa volonté d'inscrire dans la loi des mesures limitant la taille des banques
Barack Obama entend aussi limiter leurs activités pour mettre fin aux excès qui ont mené à la crise.
Il a annoncé un nouveau plan qui interdirait à toute banque collectant de l'épargne et des dépôts de spéculer sur les marchés pour son propre compte.
Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz a salué "un grand pas en avant".
Pour Joseph Stiglitz, qui enseigne à l'Université de Columbia, les propositions de la Maison blanche sont "un grand pas en avant". A ses yeux, la leçon de la crise financière de 2008 est que "même les banques d'investissement doivent être fortement régulées".
Mais il a estimé que ces mesures proposées n'allaient pas suffisamment loin en ce qui concerne la réglementation des marchés de produits dérivés, qui ont été montrés du doigt pour avoir exacerbé la crise du crédit. Les dérivés sont un problème "non seulement avec les très grandes banques". Elles "pourraient déboucher sur des banques qui sont non seulement trop grosses pour faire faillite, mais trop interconnectées pour faire faillite, comme ce fut le cas avec l'affaires AIG l'an dernier", a ajouté le prix Nobel.
Limiter la concentration du secteur bancaire
Le plan de Barack Obama prévoit de limiter la taille des établissements financiers en imposant une limite à leur passif pour empêcher la concentration du secteur et la formation de colosses aux pieds d'argiles présentant une menace potentielle pour l'ensemble de l'économie.
Serait également interdit le fait de posséder, d'investir ou de soutenir un fonds spéculatif ou un fonds de capital-investissement.
Le projet de la Maison-blanche cherche à restituer quelques garde-fous, sans marquer un retour complet à la barrière entre banque d'investissement et banque de dépôt, instituée par le Glass-Steagall Act, la loi bancaire votée après la crise de 1929.
Cette loi avait été abolie en 1999 pendant la présidence de Bill Clinton pour permettre la naissance de Citigroup.
Sa suppression a entraîné la généralisation de pratiques à l'origine de la crise financière actuelle dont ce titan a été l'une des principales victimes.
"Si ces gens veulent la bagarre ..."
Pour le président des Etats-Unis, il s'agit d'en finir avec le comportement des banques qui font comme si la crise n'avait pas eu lieu. "Bien que le système financier soit bien plus sain aujourd'hui qu'il ne l'était il y a un an, il fonctionne exactement selon les mêmes règles qui l'ont mené au bord de l'effondrement", a déclaré Barack Obama. "Ma détermination à réformer le système n'est que plus forte quand je vois le retour aux vieilles méthodes", a-t-il ajouté, "c'est exactement ce genre d'irresponsabilité qui rend cette réforme nécessaire".
"Il ne faut plus autoriser les banques à trop s'éloigner de leur mission centrale qui est d'être au service de leur clients", a ajouté le président.
"Si ces gens veulent la bagarre, c'est un combat que je suis prêt à avoir", a-t-il lancé, adoptant un ton plus populiste visant rassembler son camp autour du mécontentement de l'opinion face aux excès de Wall Street.
Les propositions de la Maison blanche devront recevoir l'aval du Congrès, où elles pourraient trouver de l'écho au-delà de son propre camp. Son adversaire à la présidentielle, le sénateur John McCain, passe par exemple pour être favorable à un retour au Glass-Steagall.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.