Le Medef juge "choquantes" les primes de Michel Combes
"Il y a un code de bonne conduite qui permet justement de faire en sorte que les rémunérations qui sont octroyées aux dirigeants soient conformes à ce qui a été décidé par les entreprises, et également validées par l'Autorité du marché des contrôles financiers, et par Bercy ", a expliqué Thibault Lanxade ce lundi matin sur RTL. "Donc, il faut maintenant que l'on regarde attentivement : est-ce que pendant cette période il y a eu une très forte performance de l'entreprise ? Est-ce que les montants étaient adossés sur des prises de risques, des critères bien définis ? ".
"La somme est très importante et je comprends que cela puisse choquer. Il faut regarder dans le détail, ce n'est pas une prime mais des paiements d'actions, donc c'est lié à la valeur de l'entreprise ", a réagi Jean-Luc Chauvin, président du Medef dans les Bouches-du-Rhône. "Il faut se rappeler qu'il y a deux ans on pensait qu'Alcatel était au bord de la faillite et n'allait pas survivre. Elle a été revendue pour plus de six fois sa valeur, donc le travail qu'a fait le chef d'entreprise semble avoir payé. "
"Un conseil d'administration a décidé d'une telle rémunération, cet argent lui est dû contractuellement"
Choquant. C'est aussi le terme employé par François Asselin, le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises, qui a réagi sur LCI. "C'est à des années-lumière de ce que peuvent connaître les patrons de PME. "Cela doit nous poser une question à nous tous : quel est notre rapport à l'argent, personnellement, mais aussi collectivement ? Parce que tout cela s'est fait en totale transparence, on ne peut pas le nier. Un conseil d'administration a décidé d'une telle rémunération, cet argent lui est dû contractuellement. " Le gouvernement a lui appelé Michel Combes à revoir sa rémunération
Michel Combes se défend
Sous le feu des critiques, Michel Combes reste droit dans ses bottes et s'est défendu lundi dans un entretien aux Echos . Il s'est dit "fier du travail accompli" à la tête d'Alcatel-Lucent, qu'il a réussi à redresser et à revendre au groupe finlandais Nokia, censé mieux l'armer face aux concurrents asiatiques. "Comme le cours de bourse de l'entreprise s'est apprécié, on atteint un montant significatif, je le reconnais. Mais cela signifie que j'ai réussi à créer de la valeur et que l'entreprise est sauvée, alors que je l'ai rejointe en quasi faillite et que les candidats pour la diriger n'étaient pas nombreux", estime Michel Combes.
Michel Combes insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'indemnité de départ. "J'avais des actions valorisées comme celles d'autres collaborateurs en bénéficiant. Le conseil d'administration m'a, en plus, imposé une clause de non concurrence, j'ai demandé à ce que cette clause soit payée en actions, pas en cash", a expliqué le dirigeant.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.