Le "made in France" : 100 à 300 euros de plus par ménage, chaque mois
Consommer français coûte cher. C'est ce que révèle une étude
publiée par le Centre d'études prospectives et d'informations
internationales (Cepii), qui estime qu'acheter des biens
de consommation en provenance des pays émergents et en développement serait économique.
Le "made in France" de plus en plus cher
Selon l'étude en question, acheter des produits venus des pays à bas coûts permettrait à un ménage français d'économiser
1.270 à 3.770 euros par an, soit 100 à 300 euros par mois. En 2007, l'économie
réalisée par une telle consommation était déjà estimée à environ 2.500 euros, selon les auteurs des deux études,
qui précisent que "l'écart de prix est croissant dans le temps ".
Conséquence : le quart de la consommation de biens provient en
fait de "pays de délocalisation ", ce qui permet au consommateur final de
dépenser moins. Bref, si les importations en provenance des pays à bas coûts "ne représentent qu'un quart de nos approvisionnements ", elles "jouent un rôle décisif en matière de pouvoir d'achat ".
Remplacer les importations coûte cher
Selon l'étude, le quart du surcoût ressenti
par les Français lorsqu'ils achètent des produits français viendrait des
articles en cuir, essentiellement les sacs. Suivent ensuite le petit
matériel électrique (10%) et les vêtements (8%). Charlotte Emlinger
et Lionel Fontagné, auteurs de l'étude, précisent que les "produits
domestiques et produits importés ne sont pas systématiquement substituables " par des produits français.
En effet, le "made in France" a un prix. "71% du surcoût proviendraient du
remplacement (systématique des produits de consommation) par des produits français des seules importations en provenance de
Chine". Vietnam, Turquie, Tunisie, Thaïlande, Roumanie, Maroc... Voici
les principaux pays, dont la France essaie de concurrencer les produits. Ils représentent chacun plus d'un milliard
d'euros par an en terme de surcoût de remplacement.
Produire mieux pour moins cher ?
"Si les ménages dépensent plus sur les produits manufacturés,
ils vont dépenser moins sur les services qui sont plus
riches en termes d'emploi que les produits manufacturés ", explique Lionel Fontagné. Pour lui, le report de la consommation des Français sur des produits importés n'aurait "pas d'effet positif sur l'emploi ".
Il
ajoute qu'il ne faut donc pas "opposer le made in
France aux produits importés" mais plutôt faire en
sorte que la France devienne un site production "compétitif et
attractif" , tout en cherchant à "offrir des produits de qualité à des
prix raisonnables ".
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