Le gouvernement japonais a annoncé mercredi une série de mesures pour contrer la vigueur du yen
Le ministre japonais des Finances, Yoshihiko Noda, a présenté une série de mesures exceptionnelles pour aider les entreprises nippones à combattre la cherté du yen qui bride leurs marges et sabote leur compétitivité sur les marchés extérieurs, notamment la création d'un fonds spécial de 100 milliards de dollars.
Ce fonds permettra aux entreprises d'acquérir des sociétés et ressources naturelles dans le but de renforcer leurs activités, a expliqué le ministre.
Ces annonces sont intervenues peu après l'abaissement d'un cran par Moody's de la note de crédit du Japon, ramenée à Aa3, qui accroît un peu plus la pression sur les finances du pays.
Le ministre des Finances Yoshihiko Noda a dit espérer que les mesures annoncées enrayeraient la hausse du yen, valeur refuge dans le contexte de défiance des investisseurs envers tout actif risqué.
Mais la devise nippone n'en a pas moins grimpé face au dollar, les investisseurs se montrant déçus que Tokyo n'ait fait aucune allusion explicite à une intervention directe. Réaction du gouvernement : "nous n'exclurons aucune option et agirons de manière décisive quand ce sera nécessaire", a déclaré Yoshihiko Noda lors d'une conférence de presse.
La Banque du Japon a dit espérer que ces mesures aideraient à stabiliser le marché des devises. "La BoJ continuera à surveiller avec attention la manière dont les mouvements de change affectent la perspective économique et les prix", a-t-elle dit dans un communiqué.
Moody's s'explique
L'agence de notation explique avoir baissé la note à long terme par l'envolée de la dette nippone depuis 2009 et l'incapacité du pays à se doter d'une stratégie économique efficace à cause de son instabilité politique.
Le Japon devrait se doter prochainement d'un sixième Premier ministre en cinq ans après le départ attendu de Naoto Kan, vivement critiqué pour sa gestion de la catastrophe nucléaire de Fukushima.
"Les fréquents changements à la tête (du Japon) ont empêché le gouvernement de mettre en oeuvre des stratégies économiques et fiscales à long terme par le biais de politiques efficaces et durables", affirme Moody's pour expliquer sa décision.
La dette publique du Japon est le double de son produit intérieur brut (PIB) et cet abaissement de la note par Moody's ne constitue pas une surprise pour les analystes. L'agence de notation avait prévenu en mai qu'elle pourrait prendre une décision en ce sens.
La note Aa3 se situe trois crans au-dessous de la note maximale triple A que Tokyo a perdue en 1998, mais reste en catégorie investissement.
Yoshihiko Noda, un partisan de l'austérité budgétaire qui brigue la succession de Naoto Kan, s'est refusé à tout commentaire sur la décision de Moody's.
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