Le G20 a affirmé vendredi sa volonté de soutenir le système bancaire calmant un peu la fébrilité du marché
"Les banques centrales continueront de fournir aux banques les liquidités nécessaires. Les politiques monétaires maintiendront la stabilité des prix et continueront de soutenir la reprise économique", indique le communiqué des ministres des finances réunis à Washington.
Avec ces annonces, le CAC 40 a terminé avec un gain de 28,43 points à 2.810,11
François Baroin, le ministre français des Finances, a souligné que l'importance de la situation avait conduit le G20 à publier un tel communiqué, qui, à l'origine, n'était pas prévu.
Les membres de la zone euro ont convenus d'accroître la souplesse du Fonds européen des stabilité financière (FESF).
Pour les intervenants financiers, il "n'y a rien de très nouveau" dans les déclarations du G20. "Les véritables décisions sont renvoyées au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui se tiendra à Cannes, les 3 et 4 novembre", soulignent les analystes d'Aurel BGC.
"Les ministres des Finances du G20 ont raté une occasion en or de rassurer les marchés", estime Manoj Ladwa, analyste chez ETX Capital.
Toute la question est de savoir comment va réagir le marché face à cette nouvelle attente.
"Le risque de récession, la crise grecque et le risque de contamination à d'autres pays souverains, un assèchement du crédit, les craintes sur la liquidité ou la solvabilité d'une banque", tous ces éléments peuvent justifier une poursuite du décrochage des marchés, avertissent les économistes du courtier.
Une chose est patente, les désaccords entre l'UE et les Etats-Unis persistent. Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a répété à mots couverts qu'il trouvait néfaste la rigueur budgétaire européenne. Mais pour Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques, "Le ralentissement n'est pas une excuse pour cesser de mettre de l'ordre dans nos finances publiques".
La Grèce reste au coeur de la tourmente. L'agence Moody's Investors Service a abaissé de deux crans la note des principales banques grecques, en invoquant la probabilité grandissante de pertes sur leurs portefeuilles d'obligations de l'Etat grec et la dégradation de l'économie du pays. De son côté, l'euro a dégringolé jeudi à son plus bas niveau depuis huit mois face au dollar et depuis dix ans face au yen.
"Les Européens doivent préparer officiellement le défaut grec. Plus personne ne croit à la capacité des autorités et du peuple grec à supporter cette cure d'austérité et à s'en sortir par le haut. Admettons l'inévitable et nous pourrons alors tourner la page et oeuvrer pour la suite", plaident les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.
L'autorité bancaire européenne (EBA), qui a supervisé les tests de résistance de 90 banques de l'UE, a fait savoir qu'elle ne jugeait pas nécessaire, "à ce stade", de modifier le calendrier de recapitalisation des banques. Et ce en dépit des appels, notamment du FMI, à accélérer le processus.
Bourse: léger mieux
Après la chute vertigineuse des bourses européennes jeudi (entre -4% et -5%) sur les places financières, le CAC 40 a lontemps joué au yo-yo avant d'amorcer une remontée avec l'ouverture de Wall-Street après un long passage dans le rouge au coeur de l'apr-smidi .
En France, les signaux négatifs se sont succédé pour la croissance, laissant craindre un ralentissement très marqué de l'économie, avec la publication de deux indicateurs traduisant une nette dégradation du moral des ménages et des industriels.
Côté valeurs, Peugeot prenait 1,45% à 16,07 euros et Renault 0,47% à 24,62 euros. L'agence de notation Fitch a confirmé jeudi les notes des dettes long terme des deux constructeurs automobiles, les estimant mieux armés qu'en 2008, malgré le contexte économique difficile.
Hors CAC 40, Technicolor reculait de 2,87% à 2,13 euros après avoir perdu le contrat des futurs décodeurs de nouvelle génération de France Télécom, une mauvaise nouvelle pour la société qui connaît de graves difficultés financières.
Jouyet inquiet du risque d'une crise systémique.
Le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet s'est dit sur France-Inter vendredi très inquiet d'un "risque de crise sytémique" capable de faire plonger toute la planète dans la récession.
Cette situation est due à "un endettement au Japon très fort", des "déséquilibres américains qui sont extrêmement profonds malgré des plans de relance qui ne donnent pas de grand résultat" et, en Europe, "à la crise des dettes souveraines", a expliqué l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.
"Nous devons prendre des mesures urgentes au niveau international", a-t-il ajouté, en espérant que "les Européens, les Américains et le Fonds monétaire international (FMI) vont au moins arriver à émettre un diagnostic partagé".
Jean-Pierre Jouyet a également indiqué qu'une taxe Tobin pouvait aggraver la crise de liquidité mondiale. "Je suis en faveur d'une taxe sur les transactions financières" mais "il faut choisir le moment où on la fait", a-t-il déclaré. Il explique que, selon ses sources, la décision de la mettre en place en Europe, "va encore accroître la frilosité des investisseurs, notamment anglo-saxons et américains, à l'égard de la zone euro", a expliqué le président du gendarme de la Bourse parisienne.
En ce qui concerne la croissance mondiale, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) vise désormais +5,8% en 2011 contre +6,5% auparavant.
Bourse: léger mieux
Après la chute vertigineuse des bourses européennes jeudi (entre -4% et -5%) sur les places financières, le climat était à l'apaisement vendredi. Le CAC oscillait depuis le début de la séance entre une légère baisse et un gain en-dessous la barre des 1%.
Côté valeurs, Peugeot prenait 1,45% à 16,07 euros et Renault 0,47% à 24,62 euros. L'agence de notation Fitch a confirmé jeudi les notes des dettes long terme des deux constructeurs automobiles, les estimant mieux armés qu'en 2008, malgré le contexte économique difficile.
Hors CAC 40, Technicolor reculait de 2,87% à 2,13 euros après avoir perdu le contrat des futurs décodeurs de nouvelle génération de France Télécom, une mauvaise nouvelle pour la société qui connaît de graves difficultés financières.
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