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Le FMI ne croit pas aux objectifs de Paris sur la croissance et le chômage

Certes, le Fonds monétaire international salue l'effort effectué par le gouvernement pour mettre en place "un ensemble cohérent de réformes". Mais il a tout de même décidé d'abaisser sa prévision de croissance cette année: de 1% à 0,7%. Par ailleurs, le FMI ne prévoit pas de décrue "notable" du chômage avant 2016.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Christine Lagarde,la directrice du FMI, avec François Hollande en novembre dernier à l'Elysée © Maxppp)

Pour le Fonds monétaire international, les mesures mises en place ou prévues par le gouvernement montrent qu'il a bien pris conscience des difficultés économiques que traverse la France. Dans son rapport annuel, le Fonds salue "un ensemble cohérent de réformes basé sur une compréhension correcte des problèmes ", une stratégie "ambitieuse " et juge que "le rythme et les moyens de consolidation budgétaire choisis sont les bons "

Mais cela n'empêche pas les experts du FMI d'être beaucoup moins optimistes sur les effets de ces mesures concernant les trois grands chantiers du gouvernement :

 

Déficit public. Il devrait être ramené à 4% du PIB cette année et 3,4% l'an prochain. C'est moins que les 3,8% fin 2014 et l'objectif de 3% en 2015 prévus par Bercy. Croissance. Quand le gouvernement prévoit une croissance de 1% cette année et 1,7% l'an prochain, le FMI estime qu'elle ne dépassera pas les 0,7% à la fin de l'année (même estimation que l'Insee) et 1,4% en 2015. Chômage. Le FMI estime que le taux de chômage devrait être stable à 10,3% cette année, puis 10,2% l'an prochain, 10 % en 2016, 9,7% en 2017, 9,4% en 2018… Bref, pas de décrue "notable " avant 2016.

Comment expliquer ce manque d'optimisme ?

Essentiellement pour des raisons internes. Le FMI estime d'abord que la reprise de l'investissement espéré par Paris pourrait ne pas avoir lieu. Résultat : "les mesures d'offres " devraient être "dopées par des réformes du marché du travail ", avec notamment une flexibilisation du Smic.

 

Mais surtout, les experts craignent les résistances politiques et sociales face aux mesures prises par le gouvernement. Saluant les 50 milliards d'euros d'économies prévus par l'exécutif sur les trois prochaines années, le FMI regrette des "pressions qui pourraient s'accroître alors que des réformes difficiles sont lancées" et juge qu'il "faudrait y résister car il y a peu de marge de manœuvre ". Le Fonds tacle au passage le gouvernement socialiste, souhaitant un "dialogue social plus coopératif " en France.

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