Le Crédit Mutuel rembourse l'Etat
Le groupe Crédit Mutuel a remboursé jeudi l'aide de 1,2 milliard d'euros accordée par l'Etat en raison de la criseLe groupe Crédit Mutuel a remboursé jeudi l'aide de 1,2 milliard d'euros accordée par l'Etat en raison de la crise
Le ministère de l'Economie a confirmé l'information dévoilée par le site internet de l'Express, mais la banque s'est refusée à tout commentaire.
Prévu pour début 2010, le mouvement s'est accéléré, après l'annonce, mardi, par BNP Paribas, de son intention de rembourser l'Etat.
L'Etat a prêté au total 19,8 milliards d'euros aux banques françaises depuis octobre 2008 pour les aider à traverser la crise et continuer à prêter aux entreprises et aux particuliers. Il a notamment souscrit des titres de dette émis par le Crédit Mutuel pour 1,2 milliard d'euros.
En les remboursant, le Crédit Mutuel a devancé BNP Paribas. Elle a annoncé mardi son intention de lever 4,3 milliards d'euros pour rendre à l'Etat son aide de 5,1 milliards. Mais cette augmentation de capital ne devrait pas être bouclée avant le 26 octobre et la banque ne pourra donc pas rembourser l'Etat avant.
La Société Générale a confirmé mercredi le lancement d'une émission obligataire, sans préciser la date et le montant. Une émission qui pourrait, selon certains analystes, servir à rembourser l'aide de l'Etat.
La Société Générale a annoncé jeudi qu'elle avait émis un milliard de dollars (environ 686 millions d'euros) d'obligations. L'opération a été lancée mardi, a précisé la banque. Il s'agit d'obligations perpétuelles (sans échéance), avec un taux d'intérêt fixe de 8,75%. La demande pour cette émission a atteint 5,5 milliards de dollars, soit près de 6 fois le montant offert.
Des analystes estiment que cette opération va permettre à la Société Générale de rembourser l'aide de l'Etat (3,4 milliards, dont 1,7 en titres de dette et 1,7 en actions de préférence sans droit de vote).
L'aide de l'Etat aux banques
L'Etat a prêté au total 19,8 milliards aux banques: 10 milliards sous forme de titres subordonnés, s'apparentant à des obligations, et 9,8 sous forme d'actions de préférence. Ces dernières ont été souscrites auprès de BNP Paribas, la Société Générale et BPCE (née du rapprochement entre Caisse d'Epargne et Banque Populaire).
En souscrivant des actions dites de préférence, et non des actions ordinaires, l'Etat a convenu avec BNP Paribas que, lors de la première année, le prix de rachat par la banque de ses propres actions serait identique au prix d'émission, quelle que soit l'évolution du cours de l'action.
Le président PS de la commission des Finances Didier Migaud a estimé mercredi que l'Etat s'était ainsi "privé d'une somme considérable". Le prix d'émission des actions souscrites par l'Etat était de 27,24 euros, elles en valent aujourd'hui 58,20. En les reprenant au prix d'émission, la BNP Paribas fait une économie de 5,8 millards d'euros, a souligné Didier Migaud.
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