Le clivage gauche-droite est-il encore pertinent ? Oui, répond la fondation Jean Jaurès
Selon une enquête pour la fondation Jean Jaurès, le clivage gauche-droite reste présent dans la société. Une majorité de Français s'affirme de gauche. A une exception notable : les ouvriers auprès desquels le Front national confirme son implantation.
La fondation Jean Jaurès, organe de reflexion du Parti socialiste, a publié, jeudi, une enquête d'opinion réalisée par l'Institut Ipsos sur le nouveau paysage idéologique à six mois de l'élection présidentielle.
"Sur la question du clivage gauche-droite, les Français ne sont plus croyants mais ils sont toujours pratiquants", analyse en préambule Gilles Finchelstein, le directeur de la fondation Jaurès . En effet, 58% estiment que ce clivage est dépassé. Mais lorsqu'on leur demande de se positionner, 39% s'affirment de gauche, 35% de droite et 18% ni l'un ni l'autre.
Ce clivage reste marqué lorsqu'on interroge les Français sur les questions de société. La lutte contre les inégalités est plébiscitée par 43% des personnes qui se revendiquent de gauche, la sécurité par 34% de ceux qui s'affirment de droite. "Clairement, il y a un mouvement idéologique vers la gauche de la part de l'opinion. Le fond de l'air n'est pas sarkozyste", explique M. Finchelstein. Et de citer la valeur de réforme qui n'est importante que pour 29% des Français.
Le Front national s'ancre chez les ouvriers.
Deux exceptions à ce mouvement vers la gauche. Les séniors : Ils se définissent à 45% de droite et à 36% de gauche. Et surtout les ouvriers. "Il y a une forte singularité des ouvriers par rapport au reste de la population. 34% se positionnent à droite, contre 31 à gauche et 22% ni l'un ni l'autre. C'est une tendance nouvelle par rapport à 2007".
42% des ouvriers se définissent comme réactionnaires, c'est à dire qu'ils souhaitent un retour en arrière. En 2007, ils n'étaient que 21%. Le thème du déclin de la France est très présent dans leurs esprits. Cela recoupe une partie de l'électorat FN, qui se répartit entre ceux qui s'affirment franchement de droite et ceux qui se vivent ni de gauche ni de droite.
"Il y a une vrai affirmation frontiste, un électorat FN qui est très composite. Il se rapproche de la droite sur les thèmes de l'autorité et de l'ordre mais de la gauche aussi dans le constat d'une aggravation des inégalités" relève M. Finchelstein
L'enquête a été réalisée au mois d'août. Les évènements récents peuvent ils en changer les conclusions ? "On est sur quelquechose d'extrêmemnt structurel qui ne dépend pas de l'actualité. Pour la présidentielle, le terrain d'affrontement central gauche-droite sera celui du terrain social et économique" conclut le directeur de la fondation .
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