Le CE d'EDF à découvert... de 90 millions d'euros
Pas un seul article de presse qui n'oublie de le rappeler : le Comité d'entreprise d'EDF est le plus gros CE de France, le plus riche. Et bien il est à sec.
_ La nouvelle du déficit était déjà connue, puisqu'il était déjà de 33 millions d'euros l'an dernier. Mais son ampleur cette année a de quoi surprendre. Le quotidien Les Echos révèle ce matin qu'il atteindra 90 millions d'euros pour 2010. Un chiffre à la mesure - ou plutôt à la démesure - de la Caisse centrale des activités sociales, le nom précis du CE d'EDF, qui tourne avec un budget de 470 millions d'euros et un effectif de 4.000 salariés.
Comment ce mastodonte, qui gère notamment les cantines d'EDF et les centres de loisirs, en est arrivé là ? La faute à des investissements pour le moins curieux réalisés par l'ancienne équipe dirigeante, comme l'OPA sur les campings Trigano, au début de l'année. La faute également à une gestion dont l'opacité est régulièrement dénoncée par la Cour des comptes. De l'aveu même des dirigeants actuels, le CE souffre d'une absence de pilotage et de gestion interne, qui se traduit par de nombreuses incohérences. Les démêlés judiciaires de ces dernières années n'ont pas arrangé la situation.
Pour la nouvelle direction, “ce qui se joue là, c'est notre survie”, s'alarme Michaël Fieschi dans Les Echos. Issu de la CGT, comme l'étaient ses prédécesseurs, il dégaîne un plan qui entend s'attaquer aux sources des problèmes.
Premier axe, un plan de réduction des dépenses de fonctionnement, qui pourrait permettre d'économiser 40 millions d'euros, en annulant des projets, des dépenses en conseil, des achats ou des prestations informatiques. Ensuite, une vente d'actifs immobiliers dont la nouvelle direction espère tirer 50 millions d'euros.
Enfin, les salariés d'EDF vont devoir mettre la main à la poche. Le prix des cantines va augmenter dans une mesure qui n'est pas encore précisée, et les séjours en centre de loisirs coûteront 10% plus cher. A ce prix, les dirigeants espèrent revenir à l'équilibre l'année prochaine.
Grégoire Lecalot, avec agences
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