Le budget 2009 en rouge, Fillon vise l'équilibre en 2012
En 2008 déjà, le déficit budgétaire a dépassé de près de 8 milliards d’euros -à 49 milliards- les promesses gouvernementales. Pour 2009, Bercy annonce la couleur : avec 52,1 milliards dans le rouge (l’équivalent de 341 milliards de feu nos Francs, souvenons-nous), le montant de la dette grimpe à 66% du PIB, le déficit à 2,7% et flirte avec l’extrême limite imposée par l’Union européenne.
Mais la France le franchira pas la ligne des 3%. "Une performance de l’Etat français" qui rassure le ministre du Budget Eric Woerth, "dans ce contexte extraordinairement incertain". Et Bercy de maintenir le cap… de l’optimisme : le retour à l’équilibre budgétaire pour 2012 (fixé dans un premier temps pour 2010 par l’Elysée) "peut être atteint". Il faudra pour cela, "tenir la dépense" et compter sur une reprise de la croissance à partir de 2010, précise le ministre.
Rappelons que la France, qui assure la présidence de l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année, ambitionnait de ramener ses déficits publics à 2,5% du PIB en 2008 et 2% en 2009, pour arriver à un "déficit zéro ou presque" en 2012.
Le poids de la dette
Eric Woerth justifie ce dérapage budgétaire annoncé, par la baisse des recettes fiscales et l’augmentation "très lourde" du poids des intérêts de la dette, lié à l’inflation. Mais pas du tout à une augmentation des dépenses de l’Etat, que le ministre qualifie d’"extrêmement bien maîtrisées" : la hausse des dépenses sa limitée à l'inflation l'an prochain, soit 2%. Pour atteindre une enveloppe totale de 278,5 milliards d'euros.
A 43,2%, le taux de prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations) devrait rester quasiment inchangé de 2009 à 2012, alors que le gouvernement envisageait initialement de le ramener autour des 40% en 2012.
Catalogue de mesures
Différentes mesures, qui ont une incidence directe sur le budget de l'Etat, ont été annoncées ce matin en conseil des ministres :
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Le projet de budget 2009 prévoit l'instauration d'un "écoprêt à taux zéro", dans la limite de 300 euros par mètre carré, et de 30.000 euros par logement, pour financer les travaux d'économie d'énergie dans la résidence principale.
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L'Etat va reprendre à sa charge la dette du régime social des exploitants agricoles (FFIPSA, plus de 7 milliards d'euros). Leurs prestations maladie seront désormais assurées par le régime général de la Sécurité sociale.
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Quelque 473 millions d'euros, alloués à France Télévisions (450 millions) et Radio France (23 millions), viendront compenser l'arrêt de la pub sur les chaînes de télé publiques, et le changement de régime publicitaire de Radio France.
Gilles Halais avec agences
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