Laurence Parisot estime que le gouvernement français veut imputer aux entreprises un problème qui ne les concerne pas
La présidente du Medef réagissait vendredi sur Europe 1 à l'annonce par Xavier Darcos, ministre du Travail, d'une réforme donnant désormais le pouvoir aux préfets de fermer les sociétés employant des sans-papiers.
"Il me semble évident dans cette affaire que l'Etat essaie de nous donner un rôle qui n'appartient qu'à lui", a-t-elle déclaré.
Elle a estimé que le gouvernement entretenait la confusion entre employés "au noir", non déclarés par les entreprises - un délit imputable aux entreprises et à leurs dirigeants - et employés régulièrement déclarés mais qui n'ont pas de titre de séjour en France, ou disposent de faux documents.
"Je pense que c'est à l'Etat d'assumer la responsabilité de police et de justice que tout d'un coup il voudrait effectivement confier à certaines entreprises", a-t-elle dit.
Selon Laurence Parisot, c'est le contraire de ce qu'il faudrait faire en période de crise. "Les chefs d'entreprise attendent de tout le monde en France, du gouvernement mais (aussi) de toutes les parties prenantes, un ton d'encouragement et non pas un ton qui soit celui des menaces", a-t-elle dit.
L'annonce de Xavier Darcos a suscité de vives critiques de la gauche et des associations de défense des étrangers.
La gauche estime qu'il s'agit d'une utilisation malhonnête et électoraliste du thème de l'immigration. Les associations de défense des étrangers jugent la mesure impossible à mettre en oeuvre, tant l'emploi d'étrangers sans papiers est généralisé dans l'économie, des petites entreprises aux grands groupes.
Selon des estimations officielles, plusieurs centaines de milliers d'étrangers sans titre de séjour vivent en France. La plupart d'entre eux travaillent, notamment dans le bâtiment, la restauration, le nettoyage et la confection.
Pour la première fois en 2008, le patronat de la restauration avait appuyé une grève de certains de ces employés à Paris pour leur régularisation. Ces employés payant impôts et cotisations sociales et résidant en France depuis des années, ils n'avaient presque plus rien de clandestins, disaient les restaurateurs.
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