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La stratégie risquée de Nicolas Sarkozy

Audacieuse, la stratégie consistant à miser sur d'impopulaires mesures comme celle de l'augmentation de la TVA. Certainement. Mais Nicolas Sarkozy a-t-il le choix ? Les sondeurs pensent que non.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Nicolas Sarkozy juste avant son intervention télévisée (29 janvier 2012) (LIONEL BONAVENTURE / POOL / AFP)

Audacieuse, la stratégie consistant à miser sur d'impopulaires mesures comme celle de l'augmentation de la TVA. Certainement. Mais Nicolas Sarkozy a-t-il le choix ? Les sondeurs pensent que non.

Le chef de l'Etat, probable candidat à sa succession, a-t-il eu raison d'annoncer dimanche des mesures comme la hausse de la TVA ou la "fin des 35 heures" , à moins de trois mois de l'échéance présidentielle ? Pour plusieurs spécialistes des sondages interrogés lundi par l'AFP, il n'avait guère le choix.

Le contexte
Les sondages donnent perdant le chef de l'Etat face au favori des sondages, le socialiste François Hollande.

Bruno Jeanbart (Opinionway) relève qu'on n'a jamais "vu quelqu'un avoir un tel retard" d'intentions de vote au second tour (distancé de 12 à 20 points par M. Hollande, selon les instituts).

La stratégie

Jérôme Fourquet (Ifop) : "Dans la situation politique qui est celle du président, dans la situation économique et sociale qui est celle de la France, Nicolas Sarkozy et ses stratèges n'ont pas beaucoup d'options. Une seule semble s'être imposée: la réforme, la mise en avant d'une certaine forme de courage politique jusqu'au dernier moment du quinquennat".

Bruno Jeanbart (OpinionWay) "le fait qu'il ne soit pas le favori l'oblige à prendre des risques". Son annonce d'un relèvement de la TVA serait périlleuse "s'il faisait jeu égal avec son concurrent principal, mais là, le risque est limité".

Brice Teinturier :"Le chef de l'Etat essaie de trouver des mesures qui lui permettent de donner le sentiment qu'il continuera à agir et qu'il agira jusqu'au bout". "La différence entre lui et les autres, c'est que quand il
dit quelque chose, il peut le transformer en actions immédiates".

Thèmes imposés

Dominique Reynié, directeur de Fondapol, think tank proche de l'UMP, sur France Culture, pointe, lui, un terrain non choisi. "La campagne a vraiment commencé au Bourget" au premier grand meeting du candidat PS le 22 janvier. "François Hollande a donné le coup d'envoi, c'est déjà un bon point pour lui". "Il y a un moment sans doute où il va devenir difficile de retrouver le rythme".

Or celui qui lance la campagne impose ses thèmes et donc "vous choisissez ceux qui vous sont favorables, pas ceux de votre adversaire", selon M. Reynié. Ainsi sécurité et immigration n'ont pas été évoquées dimanche, l'emploi et le social ayant été les thématiques quasi-uniques de l'intervention présidentielle. Mais la crise et le chômage qui explose lui laissent-ils d'autres choix ?

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