La Sécu sanctionne une pharmacie qui ne vendait pas assez de génériques
C'est une première en France. Une pharmacie située à Airvault près de Niort (Deux-Sèvres) vient d'être déconventionnée par l'assurance-maladie pour ne pas avoir vendu assez de médicaments génériques. Pour Jacqueline Girardeaux, co-gérante de la pharmacie, la Sécurité sociale a "voulu
faire un exemple" .
En la
déconventionnant, l'Assurance-maladie l'empêche d'appliquer à ses clients le
tiers-payants pendant un mois. Il permet aux assurés de ne pas avancer les
frais de santé. Le seul moyen d'échapper à cette sanction serait d'embaucher un
pharmacien remplaçant conventionné.
"Accusations injustes et de mauvaise foi"
La
CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) des Deux-Sèvres a confirmé la
sanction expliquant que les pharmaciens mis en cause " n'ont pas appliqué
l'accord conventionnel du tiers-payant générique ". Selon le responsable régulation-juridique de
la CPAM locale, cité par le Courrier de l'Ouest , "le taux de distribution de médicaments
génériques dans l'officine incriminée se situe de 30 à 50% alors que la
majorité de la profession dans le département affiche des taux compris entre 75
et 80 %".
"C ette sanction est exceptionnelle, cette pharmacie
est celle qui a les plus mauvais résultats en terme de
génériques ", a réagi sur France Info Frédéric Van Roekeghem, le directeur général de la CNAM.
Pour les responsables de
la pharmacie, ces accusations sont "injustes et de mauvaise foi".
Selon Jacqueline Girardeaux, de nombreux médecins prescrivent des médicaments
non substituables. Elle explique par ailleurs ne pas être contre les génériques
mais pour "délivrer des génériques de qualité" . Elle entend faire
appel de cette décision auprès du Tribunal des affaires sanitaires et sociales.
Une consommation de génériques en baisse
Actuellement en France,
la consommation des médicaments génériques a tendance à baisser. Le taux de
substitution de médicaments originaux par des génériques est passé de 79% en
2010 à 72% au mois d'avril. Le débat sur leur qualité a par ailleurs été
relancé en février dernier. Dans un rapport, l'académie nationale de médecine a
souligné que le générique n'était pas la copie conforme de l'original.
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