La presse notait lundi matin que le G20 n'avait pas réussi à définir une position claire entre rigueur et relance
Outre son coût extravaguant, le G20 n'a pas décidé grand chose lors de son sommet de Toronto qui s'est achevé dimanche.
Ce genre de réunions se terminent rarement sur des décisions spectaculaires. Cette fois encore, la lecture des journaux montre que chacun pourra faire de ce sommet la lecture qu'il souhaite.
Pour les Echos, la rigueur l"a emporté sur la relance : « L'Allemagne peut être ravie. A l'issue du sommet du G 20, hier à Toronto, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays industrialisés, à l'exception du Japon, se sont en effet engagés à réduire de moitié leur déficit budgétaire d'ici 2013 ainsi qu'à stabiliser, voire réduire, leur endettement public d'ici 2016 », écrit Richard Hiault dans le journal économique. Mais le journal reconnait que les chefs d"état étaient divisés sur cette question très idéologique entre relance et rigueur rappelant une des phrases du communiqué final : « Il est possible que les ajustements budgétaires menés simultanément dans plusieurs grandes économies nuisent à la reprise ».
Le Figaro est moins formel. « N'en déplaise au Canada, chantre de la rigueur budgétaire, le G20 de Toronto n'aura pas été celui de l'austérité. Hostile à un tour de vis généralisé, il accepte une rigueur à la carte, selon les pays, et étalée dans le temps ». Et le quotidien de citer Nicolas Sarkozy : «Le G20 n'a pas fixé d'objectifs de réduction de déficit ni de dette à l'échelle planétaire. Il a pris acte des engagements déjà pris par les pays développés, c'est différent ». Le Figaro note que le G20 a insisté sur l"aspect rigueur tout en insistant sur le fait que les chefs d'Etat ou de gouvernement mettaient en garde contre les excès de rigueur. Pessimiste sur la reprise, jugée «fragile et inégale», inquiet pour «le taux de chômage qui atteint des niveaux inacceptables dans certains pays», le sommet précise aussi que «des ajustements simultanés dans les plus grands pays risquent de compromettre la reprise» précisant que «l'ajustement budgétaire doit être calibré avec précaution pour soutenir la demande privée »...
Libération résume ce débat entre croissance et rigueur par un « le G8 et le G20 ont davantage étalé divergences qu"avancé sur la sortie de crise » rappelant que si la déclaration générale portent sur un engagement à « réduire les déficits c"est selon des modalités propres à chacun ».
Le Monde insiste lui aussi sur les divergences qui se sont exprimés lors de ce sommet. Des divergences que le quotidien du soir résume par cette phrase de Barack Obama "Nos défis sont aussi divers que nos nations", a déclaré le président américain. Une position note Le Monde peu éloignée de celle, remarquable de prudence, du président du FMI: Dominique Strauss-Kahn a expliqué que toutes ces références à la "situation particulière de chaque pays" se justifiaient. "On voit bien l'intérêt qu'il y a à gagner de la croissance, si chacun fait ce qu'il a à faire", a-t-il déclaré après le sommet.
Le Monde conclut perfidement: "L'avantage de ce G20 à la carte sera de permettre à chacun de revendiquer une victoire de retour chez lui".
Il est à noter que les deux pays les plus endettés du G20, le Japon et les Etats-Unis, sont les deux à ne pas avoir insisté, comme les européens, sur les vertus supposées de la rigueur.
(Voir aussi sur ce thème notre article sur les et celui sur )
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