La Grèce et le Portugal devraient sortir de l'Union européenne et de la zone euro, a affirmé George Soros
Le financier et philanthrope américain s'exprimait ainsi dans le journal allemand Spiegel.
Il s'est redit favorable à la création d'euro-obligations. Il avait déjà dit vendredi dans Handelsblatt que sans cela "la zone euro est condamnée".
"L'Allemagne et les autres pays notés AAA (par les agences de notation) doivent d'une façon ou d'une autre créer un système d'euro-obligations. Sinon, l'euro va s'écrouler", avertit George Soros dans une tribune du quotidien allemand Handelsblatt de vendredi.
Il estime également qu'un élargissement du fond de secours européen est absolument nécessaire, car "tant que ce ne sera pas le cas, la note AAA de la France sera menacée", ajoute-t-il.
Le milliardaire d'origine hongroise, figure respectée du monde de la finance, connu pour avoir fait sortir la livre britannique du Système monétaire européen en 1992, fait porter le poids de l'aggravation de la crise sur l'Allemagne. "Je n'ai certainement pas l'intention de parier contre l'euro. Parce que les Chinois sont très intéressés par une alternative au dollar, et feront tout leur possible pour aider les Européens à le sauver", a-t-il déclaré.
"Ce sont les réticences allemandes (à venir en aide aux pays en difficulté) qui ont renforcé la crise grecque et qui ont mené à la contagion qui s'est transformée en crise existentielle pour l'Europe", juge-t-il. Pour lui, seule l'Allemagne "peut renverser la dynamique destructrice européenne" en soutenant la création des euro-obligations et éviter "les pertes incalculables que l'effondrement de l'euro aurait sur le système bancaire".
La Commission européenne doit publier cet automne un rapport sur la "faisabilité des euro-obligations", une fois conclue la réforme de la gouvernance économique, à la rentrée. Avec ces euro-obligations, une option combattue jusqu'à présent par l'Allemagne, les pays de la zone euro mutualiseraient une partie de leurs emprunts sur les marchés, avec un taux d'intérêt moyen où les pays puissants protègeraient les plus fragiles.
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