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La Grande - Bretagne happée par la crise financière

Coup de tonnerre sur la City. La Royal Bank of Scotland s'apprête à lancer une augmentation de capital pour réabonder ses caisses, mises à mal par la crise américaine des "subprime". D'autres banques pourraient suivre ce mouvement, révélateur des pertes subies. Fragilisé par la raréfaction du crédit, l'immobilier britannique pique déjà du nez.
Article rédigé par franceinfo
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"Home sweet home", une expression qui pourrait bien devenir synonyme de rêve inaccessible pour les britanniques. Le ralentissement de la croissance et les difficultés des ménages à trouver des emprunts abordables frappent l'immobilier de plein fouet.

La semaine dernière, l'agence de notation financière Standard and Poor's a prédit des “corrections douloureuses” pour l'immobilier européen et en particulier l'immobilier britannique. Le très sérieux Fond monétaire international a lui aussi rejoint ce concert de “Cassandre” en estimant que l'immobilier au Royaume-Uni était surévalué de 30%.

Mais, douchée par la crise financière, la croissance anglaise s'essouffle. Le gouvernement table sur 2%, contre 3% en 2007. Et les banques anglaises, dopées ces dernières années par les envolées du marché, resserrent les cordons du crédit. Certains établissements, comme First Direct, filiale d'HSBC, ont même tout simplement cessé de prêter.

Dans ce contexte, l'annonce attendue de la Royal Bank of Scotland creuse encore un peu plus la dépression. La RBS, un des principaux établissements du pays, devrait émettre 10 à 12 milliards de livres (12 à 15 milliards d'euros) de nouvelles actions et des dépressions d'actifs d'au moins cinq milliards de livres, selon la presse britannique. D'autres banques pourraient suivre le même chemin, notamment Barclay's. La banque Citi, elle, affiche une perte de 5,5 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros) pour le premier trimestre 2008, faisant ressurgir le spectre de la chute de Northern Rock.

Résultat, les taux d'intérêt payés par les emprunteurs britanniques s'envolent, malgré la baisse du taux directeur de la Banque d'Angleterre, tombé à 5,25% contre 5,75% l'été dernier. Comme les prêts à taux variables sont la règle en Grande-Bretagne, tous les emprunteurs voient leurs mensualités grimper.

Face à ce scénario qui ressemble de plus en plus à la crise américaine, les autorités tentent d'allumer des contre-feu. Le ministre des Finances Alistair Darling a proposé de lancer une réflexion avec les banques pour développer les prêts à taux fixe. Et de son côté, la banque d'Angleterre prépare une contre offensive. Elle proposerait aux banques de racheter 50 milliards de livres de crédits immobiliers.

Grégoire Lecalot, avec agences

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