La France officiellement en récession

"Ils seront très mauvais", avait prévenu la ministre de l'Economie Christine Lagarde avant même la publication des chiffres officiels de la croissance. Confirmation ce matin de l'Insee*, la France est officiellement entrée en récession avec deux trimestres consécutifs de baisse du produit intérieur brut (PIB), en chute de 1,2% au premier trimestre 2009 après -1,5% au dernier trimestre 2008 (contre -1,1% avant révision).

Les investissements des entreprises ont reculé, de 3,2%, tout comme les investissements des ménages, essentiellement en logement, en baisse de 1,5%. L'emploi salarié a quant à lui baissé 0,9% au premier trimestre 2009, avec 138.100 emplois supprimés dans les secteurs principalement marchands. Par rapport au quatrième trimestre 2008, l'emploi salarié a baissé de 1,2% dans l'industrie (-2,9% sur un an). Il a reculé de 0,9% dans les services (-2,0% sur un an) et est resté stable dans la construction (+0,1% sur un an).

Si la France traverse la plus grave récession de son histoire, elle semble tout de même mieux résister pour le moment que "ses principaux partenaires dans un contexte qui reste très défavorable", a estimé Christine Lagarde. La consommation résiste, les dépenses de des ménages ayant progressé de 0,2% en janvier-mars, comme au quatrième trimestre.

Pas d'excès d'optimisme cependant. Hier, François Fillon a averti que la récession serait plus profonde encore que prévu cette année, prévoyant désormais une évolution "autour de -3%" pour le PIB français en 2009. Le premier ministre français a par ailleurs jugé la situation "compliquée en Europe, qui devrait, selon les experts, enregistrer une récession moyenne de 4% cette année".

La France résiste mieux
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Sur le premier trimestre, le PIB de la zone euro s'est déjà contracté de 2,5%, un rythme supérieur à ce qu'attendaient les analystes qui anticipaient en moyenne un recul de 2,0%, a annoncé l'agence Eurostat (voir encadré). Parmi les pays les plus durement touchés, l'Allemagne, qui enregistre une baisse record de 3,8% de son PIB. C'est le quatrième trimestre de contraction d'affiliée pour le PIB allemand.

• Les données de l'Insee pour le premier trimestre 2009 sont provisoires et corrigées des variations saisonnières.

  Cécile Mimaut, avec agences

  La récession, qui se définit communément par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, aurait en réalité commencé au deuxième trimestre 2008, selon les nouvelles estimations dévoilées aujourd'hui. La France a en effet vu son PIB reculer de 0,4% au deuxième trimestre 2008 puis de 0,2% au troisième trimestre, pour lequel l'Insee donnait jusqu'alors une progression de 0,1%. Le quatrième trimestre s'est soldé par un plongeon du PIB de 1,5%. La croissance sur l'ensemble de l'année 2008 a été revue à la baisse, à 0,3% contre 0,7%.