La Cour des comptes épingle la faible rentabilité du TGV
Aucune des lignes à grande vitesse n'est aussi rentable qu'annoncé.
Le TGV n'est pas assez rentable. Dans un rapport, la Cour des comptes pointe les dérives de la gestion du réseau des trains à grande vitesse (TGV) et sa rentabilité décevante. Les grandes lignes de ce texte, qui doit être présenté jeudi prochain, ont été révélées vendredi 17 octobre par le journal spécialisé Contexte.
Aucune des six liaisons à grande vitesse citées dans le rapport n'a atteint les objectifs de rentabilité annoncés. Par exemple, la ligne LGV Nord atteindrait une rentabilité de 3%, contre 12,9% initialement envisagés, et la LGV Méditerranée 4,1%, soit deux fois moins que prévu. La rentabilité des futurs investissements pêche elle aussi par "optimisme". Pour évaluer la fréquentation de la portion Poitiers-Limoges, RFF (Réseau ferré de France) "exagère significativement le niveau des trafics", regrette la Cour des comptes.
L'Etat et l'Europe pointés du doigt
Ces erreurs impliqueraient un apport de subventions pouvant "aller jusqu'à 80%" pour faire fonctionner la ligne TGV. "On constate que les annonces politiques, à haut niveau, confortent solidement les projets avant même que soient menées à bien les phases préliminaires", poursuivent les magistrats de la rue Cambon, cités par Contexte.
Selon le rapport, cette situation s'explique également par le fait que l'Etat a détourné le TGV de son objectif premier - "relier de grandes métropoles en l'espace de trois heures et à un prix abordable" - pour tenter de "dynamiser les zones moins denses". La Cour reproche également à l'Union européenne de "prendre fait et cause pour des projets dont la rentabilité socio-économique est discutée", comme la ligne entre Bordeaux et l'Espagne ou le Lyon-Turin.
La SNCF doit "restaurer la marge opérationnelle de l'activité grande vitesse", préconise la Cour, en s'inquiétant d'une "trajectoire peu soutenable". "Entre 2008 et 2013, le taux de marge enregistré par l'entreprise dans cette activité est passé de 29% à 12% du chiffre d'affaires", rappelle Contexte.
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