La contribution directe d'Internet au PIB français est évaluée à 72 milliards d'euros en 2010, soit 3,7% du PIB annuel
Le cabinet de conseil McKinsey publie mercredi et pour la 1ère fois une évaluation du poids d'internet dans l'économie française. Une mesure qui, jusqu'à présent, n'a pas été prise en compte par l'INSEE.
Internet représente 3,7% du PIB, une part significative par rapport à des grands secteurs de l'économie.
Internet est devenu un "secteur significatif par rapport aux grands secteurs régaliens de notre économie" que sont l'énergie, les transports ou l'agriculture, souligne Eric Hazan, directeur associé chez McKinsey.
Internet: 72 milliards d'euros en 2010, soit 3,7% du PIB
Sa contribution directe au produit intérieur brut (PIB) français est
évaluée à 60 milliards d'euros en 2009, soit 3,2% du total, et 72 milliards d'euros en 2010, soit 3,7% du PIB annuel, selon cette étude, publiée mercredi, en grande partie financée par Google.
La "filière internet" -étudiée par les économistes de ce cabinet- regroupe les activités de télécommunication voix via l'Internet (VoIP), les activités informatiques (matériel et logiciel) liées à internet et les activités économiques ayant le web pour support, telles que l'e-commerce ou la publicité en ligne, quelque soit l'activité des entreprises. A cette contribution de la filière internet s'ajoutent les effets indirects du web, c'est-à-dire les achats réalisés dans les réseaux physiques de distribution, mais facilités, préparés ou déclenchés par une recherche préalable en ligne. Ils sont estimés à 28 milliards d'euros en 2009, selon l'étude du cabinet de conseil.
Côté emploi, l'internet peut également être crédité de 1,15 million d'emplois, soit 4% de la population active, dont près de 700.000 emplois directs créés depuis 15 ans, insiste McKinsey.
La Toile est également un "accélérateur de développement", notamment pour les PME. Chaque euro investi par une entreprise dans les technologies de l'internet (sites, emails, logiciels) "s'est traduit par deux euros de marge opérationnelle" et "chaque euro dépensé en marketing en ligne a rapporté 2,5 euros de bénéfice", souligne l'étude.
Selon McKinsey, les entreprises "qui ont fortement investi dans les technologies du web" ont eu une croissance "deux fois plus rapide que les autres" et ont "exporté deux fois plus". Ce qui s'explique également par le fait que les entreprises françaises qui ont connu la plus importante croissance sont celles qui "investissent sensiblement plus que les autres dans les technologies web".
L'étude tient également compte des bénéfices "qui ne peuvent pas être mesurés par le PNB", souligne Jacques Bughin, directeur associé senior du cabinet, comme les "bénéfices de services financés par la publicité mais techniquement gratuits" (les courriers électroniques par exemple), estimés à 7 milliards d'euros en 2009.
Pour le PDG de Google France, Jean-Marc Tassetto, "c'est intéressant que les mails, les services internet, l'ensemble des services gratuits comme réserver un billet en ligne, soient évalués entre 18 et 19 euros par mois" et par personne. "Internet accélère le développement des PME et les PME créent de l'emploi en France, il y a là les deux termes d'une équation très intéressante", souligne M. Tassetto pour l'AFP, qui estime que ces chiffres sont "des éléments très concrets qui peuvent servir de socle à des ambitions de politique industrielle".
L'étude prévoit une augmentation du PIB français lié à l'internet de 13% par an pour atteindre 129 milliards d'euros en 2015, soit 5,5% du PIB.
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