La consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance française, est repartie à la baisse en octobre
Moteur traditionnel de la croissance française, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés enregistrent une baisse de 0,7% en octobre par rapport au mois précédent.
Cette tendance devrait se poursuivre en 2011, selon des prévisions de croissance inférieures à celles du gouvernement, sur fond de chômage toujours élevé.
Cette baisse de la consommation est alimentée par une diminution des achats automobiles, en raison de la fin progressive des primes gouvernementales à la casse, selon les chiffres de l'Institut national de la Statistique et des Etudes économiques publiés vendredi.
L'automobile a chuté de 4,4% après une hausse de 11,3% en septembre, faisant baisser les dépenses en biens durables de 1,7%, après une forte hausse en septembre (plus 4,7%). La baisse s'élève à 7,6% sur un an. L'annonce du gouvernement du prolongement du bonus pour les voitures moins polluantes achetées - et non plus livrées - avant la fin de l'année ne devrait pas changer profondément la donne.
Les achats en équipement du logement ont augmenté légèrement par rapport à septembre (plus 0,6%). Mais la baisse de 0,4% des achats de textile-cuir, après leur légère augmentation de septembre (plus 0,2%), montre que les consommateurs "ne sont pas enclins à dépenser sans compter", selon Marc Touati, d'Assya Cie Financière.
Ils devraient encore limiter leurs achats en novembre, en prévision de leurs dépenses des fêtes de fin d'année et des soldes de janvier qui devraient s'avérer appréciables, mais pas euphoriques, ajoute-t-il.
Si la consommation des ménages a augmenté de 1,2% sur l'ensemble du troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, elle chute de 0,3% en octobre en glissement annuel, relèvent des analystes.
"Rien ne va plus dans le ciel conjoncturel français", analyse Marc Touati. Après le recul de deux points du moral des industriels en novembre, "c'est au tour de la consommation de déraper", souligne-t-il, estimant qu'il "faut se préparer à une faiblesse durable de la consommation hexagonale". Ce constat est partagé par Alexander Law, du cabinet Xerfi. "Le chiffre de ce jour constitue une correction attendue après le rebond en trompe l'oeil de septembre", estime-t-il.
A ses yeux, "les interrogations restent légion quant à la capacité de la consommation à se maintenir au cours des prochains mois" et il table "sur une toute petite croissance en 2011". Compte tenu d'une progression également molle de l'investissement des entreprises, "la croissance hexagonale devrait donc avoisiner les 1,6% cette année et les 1,8% l'an prochain", renchérit Marc Touati. L'Etat table lui sur une croissance de 1,6% en 2010 et de 2% en 2011.
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