La Commission européenne a proposé lundi de nouvelles règles pour contrôler la fiabilité des statistiques économiques
Cette réforme vise directement les manquements de la Grèce. "Elle doit permettre à la Commission et aux Etats européens de travailler ensemble de manière plus efficace".
Les statistiques des pays de l'UE seraient contrôlées plus fréquemment et de manière plus approfondie par Eurostat, l'Office européen des statistiques en cas de déficit excessif.
De plus, lorsque des problèmes spécifiques auront été identifiés dans un pays, Eurostat pourrait planifier des visites visant à règler des questions "méthodologiques". Eurostsat devrait avoir accès aux informations nécessaires pour analyser la qualité des données statistiques.
Pour le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, "cette proposition portant sur les pouvoirs d'audit d'Eurostat va fortement renforcer la capacité de l'UE à combattre des compte-rendus incorrects de données statistiques".
Il espère que ce changement de réglementation sera adopté "bientôt" par les Etats et le Parlement européen. Pour l'heure, "chaque état a la responsabilité de fournir des informations précises et fiables sur ses budgets nationaux et ses finances publiques".
Dans un rapport du mois de janvier, la Commission européenne avait épinglé la Grèce sur la fiabilité de ses statistiques, en faisant état de "graves irrégularités". En octobre, la Grèce a fortement révisé à la hausse sa prévision de déficit public pour 2009 à 12,5% contre 3,7% auparavant.
La Grèce s'était qualifiée pour entrer dans la zone Euro en 2001 sur la base de statistiques de déficit minorisées.
Le trucage de Goldman Sachs légal, selon Athènes
De son côté, le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou a souligné que les moyens financiers complexes pour masquer l'ampleur de la dette grecque étaient "légaux à l'époque". La Commission européenne a demandé des explications. "Et la Grèce n'était pas le seul pays à les utiliser", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Selon le New York Times dimanche, des banques de Wall Street comme Goldman Sachs ont utilisé des instruments complexes, comme ceux qui ont été à l'origine de la crise financière américaine, pour aider la Grèce à dissimuler l'ampleur de sa dette.
Ce schéma est resté caché du public car il prenait la forme d'une transaction sur devises plutôt que d'un prêt. Selon le New York Times, le montage a permis à Athènes à respecter les règles édictées par Bruxelles en matière de déficit tout en continuant à vivre au-dessus de ses moyens.
La Commission européenne a indiqué avoir demandé des explications à Athènes, en soulignant que l'office statistique européen, Eurostat, "n'avait pas reçu d'informations concernant de telles transactions".
Amadeu Altafaj, le porte parole de la Commission européenne pour les Affaires économiques a déclaré lundi qu'"Eurostat a demandé aux autorités grecques de fournir des explications d'ici la fin février".
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