La Banque populaire et la Caisse d'épargne fusionnent
Les instances dirigeantes de la Banque fédérale des banques populaires et de la Caisse nationale des Caisses d'Epargne se sont dotées d'une “tête” unique.
_ Le nouveau groupe, fort de 120.000 salariés et de 7.700 agences, se placera au deuxième rang en France, derrière le Crédit Agricole.
La décision doit encore être validée par les assemblées générales
extraordinaires des deux établissements, qui se réuniront le 31 juillet. Après quoi la BPCE (pour Banque Populaire-Caisse d'Epargne) devrait être “pleinement opérationnelle” le 3 août.
Procédure en justice
Jouant les trouble-fêtes, Sud Caisse d'Epargne, deuxième syndicat du groupe, a toutefois déposé deux référés pour défaut d'information de la direction sur la fusion. Si le juge lui donnait raison, la fusion pourrait s'en trouver retardée de plusieurs mois.
Le futur patron de BPCE, François Pérol, ancien conseiller de l'Elysée, a assuré néanmoins qu'il n'était “pas inquiet” de la procédure lancée par Sud. “On a tenu le pari” de réaliser l'union des deux groupes avant la fin juin, s'est-il même félicité lors d'une conférence de presse.
Annoncé fin février, le rapprochement des deux banques a été mené tambour battant, François Pérol obtenant le vote d'une loi par le Parlement et l'accord des autorités de régulation en moins de quatre mois.
_ A l'image de Crédit Agricole/LCL ou de PSA Peugeot Citroën, les marques Caisse d'Epargne et Banque Populaire ne vont toutefois pas disparaître: seuls les organes centraux fusionnent, pas les réseaux d'agences. Cette situation, plaide la direction, devrait limiter le risque de casse sociale. Le nouvel organe central emploiera 1.600 personnes.
Fusion sous les auspices de l'Elysée
La constitution d'un organe central unique était dans l'air depuis la création en 2006 de Natixis. Les pertes de cet organisme avait motivé l'attribution de 7 milliards d'euros par l'Etat.
_ L'intensification de la crise financière à l'automne a décidé les deux banques à franchir une nouvelle étape dans leur rapprochement, mais les
discussions n'avançant pas, le gouvernement a pris le dossier en main, imposant François Pérol, alors secrétaire général adjoint de l'Elysée, à la tête du nouvel ensemble.
Cette nomination a suscité une vive polémique. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après le dépôt de plusieurs plaintes pour prise illégale d'intérêts.
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