L'UMP a défendu mardi une proposition pour 2012 selon laquelle les entreprises pourraient fixer la durée du travail
Mais l'Elysée et le gouvernement jugent que les réformes déjà passées font l'affaire. Il est également exclu tout retour sur les heures supplémentaires défiscalisées.
Avant l'ouverture de la convention de l'UMP mardi après-midi, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, avait affirmé le matin-même son opposition au démantèlement des 35 heures.
Elles "ne sont plus un plafond, mais un repère", a-t-il déclaré sur Europe 1. "Si on le supprime, les salariés vont perdre la majoration des heures supplémentaires et leur défiscalisation. Il faut baisser le coût du travail, mais pas au prix de la baisse du pouvoir d'achat", a insisté le ministre du Travail, qui n'a pas assisté à la convention sociale.
La formation présidentielle ne doit "pas se résumer aux seuls libéraux", a déclaré le député UMP Damien Meslot, proche du ministre du Travail Xavier Bertrand, jugeant cette proposition de suppression des 35 heures "complètement inappropriée".
L'explication du refus de l'exécutif n'est pas qu'économique, elle est aussi politique. "Il me semble maladroit de lancer ce débat à quelques mois d'une échéance présidentielle en donnant l'impression que toute l'UMP adhère à cette proposition", a souligné Damien Meslot en allusion aux recommandations du numéro deux de l'UMP, Hervé Novelli.
Les 35 heures ont pourtant été une cible privilégiée, voire un , du parti présidentiel depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
De son côté, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a affirmé mardi sur RTL que les propositions de l'UMP sur les 35 heures revenaient à "travailler plus sans gagner plus, c'est-à-dire libéraliser tout à fait le temps de travail pour que chaque entreprise choisisse".
Selon lui, "demain, on aura les petites entreprises qui travailleront 35, 40 heures et les grandes entreprises qui resteront à 35 heures et tout ça sans augmentation de salaires dans les PME".
"C'est une vraie rupture par rapport aux promesses de la dernière campagne" présidentielle basée sur le slogan 'travailler plus pour gagner plus', "et surtout, la construction de nouvelles inégalités", a affirmé le dirigeant de la CFDT.
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