Cet article date de plus de treize ans.

L'injection de quelque 600 milliards de dollars dans l'économie américaine a été jugée courageuse par le FMI

"C'est une bonne mesure qui n'a pas été tentée historiquement sur cette échelle, dont on ne connaît pas tous les effets et qui aura des effets positifs", a indiqué le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard.Mercredi, la banque centrale américaine a décidé d'injecter d'ici juin prochain 600 milliards de dollars dans l'économie américaine.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Ben Bernanke, président de la Fed (banque centrale des Etats-Unis). (AFP - Alex Wong)

"C'est une bonne mesure qui n'a pas été tentée historiquement sur cette échelle, dont on ne connaît pas tous les effets et qui aura des effets positifs", a indiqué le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard.

Mercredi, la banque centrale américaine a décidé d'injecter d'ici juin prochain 600 milliards de dollars dans l'économie américaine.

A l'issue de deux jours de réunion à Washington, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a indiqué que la banque centrale avait "l'intention d'acheter des obligations du Trésor à moyen et long terme pour un montant supplémentaire de 600 milliards de dollars d'ici à la fin du deuxième trimestre de 2011".

Les objectifs de la Fed
Pour le FOMC, le but de cette création de monnaie, dont l'annonce a précipité le dollar à la baisse sur le marché des changes, est double: "favoriser une accélération de la reprise économique" et faire remonter l'inflation, trop faible, à des niveaux acceptables.

"Le rythme de la reprise de l'activité et de l'emploi continue d'être lent", explique le FOMC, jugeant que les progrès de la Fed vers son double objectif (plein emploi et stabilité des prix) "ont été décevants par leur lenteur".

Concrètement, la Fed compte racheter pour 75 milliards de dollars d'obligations d'Etat supplémentaires par mois d'ici à fin juin 2011, mais elle se réserve la possibilité d'ajuster le tir en fonction de l'évolution de l'économie.

En décidant d'injecter des liquidités en masse, la Fed, dont le taux directeur est quasi nul depuis près de deux ans, renoue avec des mesures exceptionnelles dites "d'assouplissement quantitatif".

En 2008-2009, période correspondant à l'après-pic de la crise et au début de la reprise, la Fed avait en effet racheté pour environ 1.750 milliards de dollars de titres financiers sur les marchés. Sur ce total 1.450 milliards sont partis en titres émis par les organismes de refinancement hypothécaires parapublics Freddie Mac et Fannie Mae. Seuls 300 milliards avaient été alloués initialement à des rachats de bons du Trésor.

En triplant la mise mercredi, le FOMC veut abaisser encore un peu plus des taux d'intérêts déjà très bas pour stimuler l'investissement et la consommation. Il prend cependant un grand risque en s'aventurant dans "des eaux inexplorées", de l'aveu même de plusieurs partisans de ce programme.

Le président de la Fed, Ben Bernanke, cherche à rassurer en affirmant que le plan du FOMC atteindra ses objectifs et que la banque centrale sera en mesure de retirer en temps voulu les liquidités qu'elle s'apprête à injecter afin d'éviter un emballement indésirable de l'inflation, à terme, comme certains le redoutent.

Les annonces de la Fed saluées par les marchés
Sur les marchés, la décision de la Fed a été unanimement saluée jeudi. En Asie, en Europe comme outre-Atlantique, les Bourses ont applaudi ces mesures, renouant pour certaines avec des seuils plus vus depuis plusieurs mois voire plusieurs années.

La Bourse de Londres a terminé à son meilleur niveau depuis le printemps 2008, avant la chute de la banque Lehman Brothers considérée comme l'épicentre de la crise financière. Elle a gagné 1,98% à 5.862,79 points.

Moins spectaculaire, la Bourse de Paris s'est contentée de revenir à ses niveaux de fin avril, effaçant les turbulences liées à la crise en zone euro. Le CAC 40 a pris 1,92% et est repassé au-dessus des 3.900 points.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.