L'ex-patron de Dexia empoche une indemnité in-extremis
S'il y avait l'équivalent de l'échelle de Richter pour les parachutes dorés, celui que vient d'obtenir Axel Miller, l'ancien patron de la banque franco-belge Dexia, aurait tout juste la magnitude d'une petite réplique : 825.000 euros, accordés par le conseil d'administration de la banque.
Mais l'originalité de cette petite réplique, c'est qu'elle vient d'un tremblement de terre qui n'a pas eu lieu. Au départ, selon son contrat, Axel Miller devait voir la corolle d'un parachute doré autrement plus considérable s'ouvrir au dessus de sa tête en cas d'éjection. Il était censé partir avec 3,7 millions d'euros.
Mais les conditions de son départ en ont décidé autrement. Les sauveteurs de sa banque en faillite se sont montrés intransigeants. Les gouvernements français et belges ont en effet dû injecter 6,4 milliards d'euros pour repêcher la bancassurance, victime d'investissements risqués aux Etats-Unis. Dexia se trouve être le numéro un de la finance aux collectivités publiques. Sa disparition aurait été une catastrophe.
Mais en échange, le gouvernement français a exigé une punition pour le capitaine qui a fait naufrage : Axel Miller devait renoncer à son joli parachute.
“ Je ne demanderai pas le paiement d'indemnités de départ”, annonçait-il donc dans un communiqué fin septembre. Il a tenu parole. Il n'a rien demandé. Mais il n'a jamais dit qu'il refuserait ce qu'on lui proposerait. Dans le même communiqué, il écrivait s'en remettre “à la sagesse du conseil d'administration pour déterminer (...) le bilan de son action au sein du groupe Dexia”. Et dans sa grande sagesse, donc, le conseil d'administration lui a attribué cette indemnité allégée, équivalente à une année de salaire fixe.
Il avait déjà, à son départ en 2008, touché son salaire pour les neufs mois de l'année qu'il avait passé à la tête de Dexia, soit 656.000 euros.
Grégoire Lecalot, avec agences
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