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L'AG mouvementée d'Alcatel-Lucent

Pendant quatre heures d'assemblée générale, les actionnaires mécontents ont copieusement hué et critiqué hier les deux dirigeants du groupe. Fustigeant notamment la chute de l'action, la suspension du dividende, et le "parachute doré" de la directrice générale.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/ Philippe Wojazer.)

Il auront pourtant, Serge Tchuruk en tête, tenté de calmer la fronde des actionnaires en évoquant des lendemains meilleurs. En vain. Les actionnaires sont exaspérés par la division par deux de la valeur de l'action en 2007, et par la suspension du dividende.

Le groupe d'équipements en télécoms, fondé en décembre 2006, est déficitaire et il a abaissé voilà un mois des perspectives de chiffre d'affaires annuelles déjà basses.
_ Son président, Serge Tchuruk, a souhaité redonner confiance aux actionnaires, en déclarant notamment que le groupe restait en bonne position pour bénéficier du potentiel de croissance "considérable" de son secteur, particulièrement dans les pays émergents.

"Le conseil d'administration de votre société reste confiant parce que le métier des télécommunications recèle un potentiel de croissance considérable gâché par les circonstances du marché", a-t-il dit avant d'ajouter "nous traversons de nouveau une crise sectorielle. Elle s'est notamment traduite par une baisse des prix, forte, qui a presque contrebalancé la forte croissance en volume".

La révocation des dirigeants facilitée

Parmi les résolutions soumises aux actionnaires, la 13e (votée à 98,51% des voix) supprime la majorité des deux tiers du conseil d'administration nécessaire à la révocation et la nomination du président ou directeur général, pour la remplacer par une majorité simple des 14 administrateurs du conseil.

Plusieurs actionnaires ont tenu à exprimer leur colère, après l'octroi à Patricia Russo de 800.000 options de souscription d'actions à un prix d'exercice de 3,80 euros. "Je suis choqué par le prix d'exercice à 3,80 euros. C'est comme si vous encouragiez la non-performance. C'est une forte incitation à provoquer une nouvelle chute du titre, ce qui va à l'encontre des intérêts de l'actionnaire", a déclaré l'un d'entre eux.

Cependant, l'assemblée générale a donné son feu vert à une majorité confortable aux modalités d'obtention des indemnités de départ de la directrice générale. Le montant de ce "parachute doré" pourrait ainsi grimper jusqu'à six millions d'euros.

Matteu Maestracci avec agences

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