Jean-Claude Trichet aux marchés : "reprenez vos esprits"

Depuis le temps que Jean-Claude Trichet luttait contre vents et marées pour maintenir le taux directeur de la banque centrale européenne à 4,25%, c'est un évènement dans le monde de la finance. Evènement qui n'est pas sans concerner les particuliers, puisque ce taux joue dans celui des banques, pour les différents type de prêts, en particulier immobilier.

Hier, à la suite son action coordonnée avec la Fed américaine et quatre autres banques centrales, ce taux est descendu à 3,75%. Après une telle ingestion de chapeau, Jean-Claude Trichet s'estime en droit d'attendre un geste des marchés. Hier, les bourses européennes et américaines ont poursuivi leur dégringolade. La patron de la BCE a donc pris la parole pour demander un peu de sang-froid.

Mais les grands argentiers de la planète ont du mal à accorder leurs violons. Pendant que Jean-Claude Trichet appelle au calme, Henry Paulson, le secrétaire d'Etat au Trésor américain, distille des informations inquiétantes. Il a prédit d'autres coups de tabac : “certaines institutions financières vont faire faillite” aux Etat-Unis, malgré le plan à 700 milliards de dollars qui porte son nom. Une évidence, peut-être, mais qui incite les marchés à la prudence.
_ De son côté, le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, salue l'action concertée des banques centrales, mais il s'interroge sur la solvabilité du système financier : “le risque de récession, malheureusement, pourrait devenir le scénario de base”, soupire-t-il.