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Reportage Inflation : ces salariés se mettent en grève pour une hausse des salaires car "le prix de la vie explose littéralement"

Alors que l'inflation a augmenté de 5,2% entre mai 2021 et mai 2022, certains salariés se mettent en grève pour réclamer des hausses de salaire. Côté patronat, on oscille entre compréhension et nécessité économique. 

Article rédigé par franceinfo - Hugo Charpentier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les salariés de Mécachrome en grève sur leur site de Toulouse (Haute-Garonne), en mai 2022. (CLEMENT VERGER)

Juste devant les ateliers de Mécachrome, un sous-traitant d'Airbus implanté à Toulouse (Haute-Garonne), une assemblée générale des salariés se tient mardi 31 mai. Depuis le 11 avril, une partie des 130 salariés est en grève et réclament une hausse des salaires. "Nous demandons 7% d'augmentation générale et la direction propose 3,3%", explique Clément Verger, chaudronnier et délégué CGT. 

La cause de cette demande : l'inflation croissante. "Nous sommes dans un pic d'inflation", a ainsi reconnu le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, mercredi 1er juin sur France Inter. Mardi, l'Insee avait annoncé que l'inflation au mois de mai était en hausse de 5,2% sur un an. "Je préfère être clair : ça va durer encore plusieurs mois", a également prévenu Bruno Le Maire. Il a demandé la semaine dernière aux entreprises de faire un effort sur les salaires pour contrer les effets de cette inflation. 

Face à la hausse des prix, des salariés toulousains en grève. Le reportage d'Hugo Charpentier

Un salaire de 1 800 euros avec 15 ans d'ancienneté

"Le prix de la vie explose littéralement avec une inflation qui grimpe, constate en effet Clément Verger. "C'est de pire en pire. C'est donc pour cela qu'on a décidé de se faire entendre par la grève." Car l'équilibre financier est de plus en plus fragile pour les salariés. "Tout augmente, on n'arrive plus à tenir le bout", raconte Ahmed, ouvrier monteur, qui touche 1 800 euros par mois avec 15 ans d'ancienneté. Le père de famille dit être pris à la gorge et ne plus avoir le choix. 

"Je suis en train de chercher un deuxième travail pour boucler mes fins de mois"

Ahmed, ouvrier monteur à Mécachrome depuis quinze ans

à franceinfo

"Ça m'émeut évidemment", répond David Klaine, le directeur de l'usine. Mais il défend la nécessité de rester rationnel. "Le point important est d'arriver à trouver l'équilibre entre la raison économique et les demandes des salariés." Augmenter les salaires au niveau de l'inflation est donc impossible selon lui. "En termes de matières premières, l'entreprise, elle-même, subit des inflations. On a bien conscience que ça provoque des déceptions mais, si par la suite, on n'arrive pas à trouver l'équilibre économique, la pérennité du groupe peut en prendre un coup."

L'équation entre salaires et inflation semble donc difficile à résoudre pour de plus en plus d'entreprises. À Mécachrome, la grève a finalement été suspendue mercredi 1er juin car les négociations annuelles obligatoires entre les syndicats et le groupe ont été conclues par un accord signé - sauf par la CGT - qui valide une hausse des salaires de 3,3%. Une partie des ouvriers, eux, réclament toujours 7%.

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