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Précarité étudiante : les demandes d’aide ne font qu'"augmenter, c'est catastrophique", alerte le président de l'association Cop1 Solidarité étudiante

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Article rédigé par franceinfo
Radio France
Benjamin Flohic, le président de l'association Cop1 Solidarité étudiante, qui vient en aide aux étudiants précaires, observe un nombre de bénéficiaires qui ne cesse d'augmenter et un public "de plus en plus différent".

Les demandes d’aide ne font qu'"augmenter, c'est catastrophique", alerte mardi 12 septembre sur franceinfo Benjamin Flohic, président de Cop1 Solidarité étudiante, association créée il y a trois ans durant la crise du Covid-19. L'association publie, en partenariat avec l'institut Ifop, une étude sur la précarité étudiante. Elle révèle que près d'un étudiant sur deux (46%) a déjà sauté un repas à cause de l'inflation.

"Le chiffre qui me marque le plus, c'est qu’on a la moitié des étudiants qui se retrouvent avec 100 euros de reste à vivre après avoir payé le loyer et les charges. Simplement pour les courses alimentaires, 100 euros ce n’est vraiment rien du tout."

Benjamin Flohic, président de l'association Cop1 Solidarité étudiante

à franceinfo

Depuis la pandémie, le nombre d'étudiants en situation de précarité augmente et les profils sont plus larges, contaste-t-il. "Dans les aides alimentaires que l’on organise, on a un public de plus en plus différent. Pendant un temps, on avait des étudiants qui tombaient dans la précarité à cause de la chute de leurs parents dans la précarité après le Covid. Maintenant, on a des étudiants qui avaient des situations financières plutôt stables avant l’inflation et qui nous disent aujourd’hui, 'à partir du 10 du mois, je n’ai plus d’argent'", raconte le président de Cop1 Solidarité étudiante.

L'association aide 13 000 étudiants par mois. "On est présent dans plus d’une dizaine de villes étudiantes en France", précise Benjamin Flohic. Il aimerait ouvrir des antennes dans d'autres villes. "À Saint-Etienne par exemple. Des villes où il y a une population étudiante, mais pas assez de services pour les étudiants par rapport à de plus grandes". Cependant, comme les Restos du Cœur, l'association "est confrontée à une augmentation de la demande étudiante" et voit ses coûts de fonctionnement augmenter.

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En mars dernier, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 500 millions d’euros pour revaloriser les bourses, de 37 euros par mois en moyenne, et 35 000 jeunes supplémentaires sont éligibles depuis la rentrée. "Plus on fait rentrer d’étudiants dans les critères de bourses, mieux c’est et mieux ça servira la cause de la précarité étudiante". Néanmoins, il faut selon lui, ajouter à "cette politique sur les bourses, une politique plus structurelle sur le logement", car il y a "des enjeux beaucoup plus importants". Benjamin Flohic estime que le gouvernement "ne peut pas se contenter de dire 'on aide les associations'".

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