Vidéo En Afrique du Sud, l’exploitation de l’or responsable de pollutions et de maladies
À quel point l’exploitation aurifère pollue-t-elle ? C’est ce qu’a tenté de constater le journaliste français Martin Boudot. Il s’est rendu en Afrique du Sud, l’un des plus gros producteurs d’or au monde pour étudier la question. Les conclusions de son enquête sont loin d’être rassurantes.
Une tonne de terre et une tonne de déchets. C’est ce qu’il faut sortir de terre afin d’extraire…5 grammes d’or. Martin Boudot a pu observer cela lors d’une enquête réalisée en Afrique du Sud, sur l’impact de l’exploitation aurifère et les pollutions qu’elle peut engendrer.
Une fois que les déchets sont extraits du sol, ils sont entassés dans des terrils. Ces monticules de terre se situent à proximité des "townships", ces quartiers très pauvres d’Afrique du Sud. Bien souvent, les terrils ne sont nullement surveillés et les conséquences sont on ne peut plus désastreuses. "Le sable, le mercure, l’arsenic, le cadmium, le chrome s’envolent s’infiltrent dans les nappes phréatiques et les populations locales en sont victimes", explique Martin Boudot.
Des habitants très malades
Dans les quartiers pauvres qui bordent ces montagnes toxiques, beaucoup d’habitants sont malades. À l’image de Ntando, une enfant atteinte de paralysie cérébrale qui ne peut ni parler, ni marcher. "Elle dit beaucoup de choses avec ses yeux et malheureusement, très peu avec son corps", décrit le journaliste. Ainsi, comme elle, ils sont plus d’une vingtaine d’enfants, autour d’un seul terril, à être aussi malades.
Les habitants en sont persuadés : ces maladies résultent des pollutions, notamment celle au plomb. De très grandes quantités de plomb ont ainsi été retrouvées dans les cheveux de Ntando. C’est pourquoi le journaliste a voulu réaliser des tests sur les habitants vivant à proximité des terrils et sur lui-même, à titre de comparaison. Les résultats sont sans appel : les cheveux des habitants contiennent 64 fois plus de plomb, 5 fois plus d’arsenic et 4 fois d’uranium que la moyenne française. "Cela nous pose la question de savoir quel est l’impact, à long terme, de ces métaux lourds sur la santé de ces personnes", poursuit enfin Martin Boudot.
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