Stellantis veut faire de l'usine de Sochaux un modèle d'économie d'énergie : "on n'a pas attendu la crise pour travailler"
Le groupe automobile a investi 200 millions d'euros pour transformer le site ouvert en 1912 afin notamment de réduire la consommation d'énergie mais aussi d'en produire. Une démarche initiée avant l'envolée des prix du gaz et de l'électricité.
Comment transformer une usine automobile centenaire en un modèle d'économie d'énergie ? Sur le site Peugeot de Sochaux (Doubs), propriété de Stellantis, tout commence en quelque sorte à l'atelier d'emboutissage inauguré en 2019. Grâce à la nouvelle presse à métaux ultra performante, il n'y a plus trois mais une seule ligne. Elle permet également de produire de l'énergie, se félicite Frédéric Maliczak, le responsable de l'unité : "À chaque coup de presse, vous imaginez bien qu' il y a un échauffement et donc cet échauffement est récupéré via des échangeurs, réinjecté sur nos équipements de chauffage. L'installation d'emboutissage, par cette récupération de chaleur, contribue au chauffage du bâtiment."
La consommation d'énergie réduite de 20%
Au total, le groupe automobile issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler a investi 200 millions d'euros pour transformer l'usine ouverte en 1912. Et si les prix du gaz ou de l'électricité s'envolent aujourd'hui, Stellantis avait déjà entamé un plan de réduction de la consommation d'énergie du site, comme l'explique Christophe Montavon, le directeur de l'usine de Sochaux : "On n'a pas attendu la crise de ces derniers mois pour travailler dessus, on a notamment par rapport à l'année dernière, une réduction de 20 % de notre consommation énergétique. Pour autant, on voit bien que le contexte actuel, l'augmentation des coûts et puis les risques de pénuries dont on entend parler mettent le sujet encore plus sur le devant de la scène. Et donc, on doit continuer à trouver des nouvelles solutions."
L'une des solutions consiste à réduire la taille de l'usine, ce qu'on appelle le compactage, en langage industriel. Elle n'occupe plus que 172 hectares contre 260 il y a encore quelques années. Le nouveau "transtockeur", l'atelier logistique dernier cri mis en service cet été, en est le symbole. Un bâtiment plus petit et mieux organisé, comme le décrit Julien Monclin, directeur de la logistique : "En fait, on va mettre beaucoup plus de pièces dans une surface beaucoup plus petite. On ne s'interdit pas d'ici un an que les 20 % de bâtiments qu'on va pouvoir libérer grâce à ça seraient fermés, isolés, dédiés à des activités non chauffées qui sortiraient en fait de l'empreinte du site."
Viser à terme l'indépendance énergétique
Économiser l'énergie mais aussi en produire : c'est le double objectif que vont poursuivre l'usine de Sochaux et toutes celles de Stellantis, résume Arnaud Deboeuf, directeur manufacturing monde du groupe : "Il faut que toutes nos usines se transforment, donc ça va passer par, suivant les sites, de la géographie, du photovoltaïque, des éoliennes, de la biomasse. C'est évident qu'il faut se poser la question de la consommation et de l'indépendance énergétique."
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Et Stellantis est précisément en train de parachever un vaste plan concernant son approvisionnement énergétique à long terme, au-delà de la crise actuelle.
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