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Sommet "Choose France" : quatre questions sur la sixième édition de ce rendez-vous destiné à attirer les investissements et projets étrangers

Emmanuel Macron réunit lundi à Versailles plus de 200 patrons, dont des dirigeants de grandes entreprises internationales.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
Emmanuel Macron reçoit des patrons d'entreprises étrangères lors du sommet "Choose France", à Versailles (Yvelines) le 11 juillet 2022. (LUDOVIC MARIN / POOL / AFP)

Les petits plats dans les grands. La sixième édition du sommet "Choose France" se tient lundi 15 mai à Versailles. Emmanuel Macron va y accueillir des dirigeants de grandes entreprises internationales pour vanter les atouts de la destination hexagonale à ces investisseurs étrangers potentiels. L'Elysée espère annoncer des promesses d'investissements de 13 milliards d'euros. Annonces, invités, bilan des précédentes éditions... Franceinfo répond à quatre questions sur l'événement.

1 En quoi consiste "Choose France" ? 

"Choose France" a été lancé en janvier 2018 par Emmanuel Macron. Au cours de ce sommet, le président français réunit des chefs d'entreprises étrangères au château de Versailles afin de les encourager à investir en France. "Il vise à présenter et expliquer aux grandes entreprises internationales les réformes menées pour favoriser l'activité économique de notre territoire", détaille l'Elysée. Lors de cette sixième édition, plus de 200 patrons d'entreprises étrangères ont confirmé leur présence, dont "plus de 50%" qui y participeront pour la première fois.

2 Dans quelles conditions va se dérouler le sommet ? 

La tenue du sommet a entraîné la mise en place "d'importantes mesures restrictives en matière de stationnement et de circulation autour du château entre le dimanche 14 mai à 8 heures et le mardi 16 mai à 2 heures", décrit la ville de Versailles, détaillant les restrictions. "Le parc du château de Versailles sera fermé au public toute la journée du lundi", ajoute le préfet des Yvelines dans un communiqué (PDF).

La CGT du département a par ailleurs appelé à un rassemblement, lundi midi à la gare de Versailles-Chantiers, "pour exiger l'abrogation" de la réforme des retraites. 

3 Quelles annonces ont déjà été faites ?

L'Elysée prévoit déjà une édition "record" de 13 milliards d'euros d'investissements étrangers. En amont du sommet, le président ou des acteurs économiques en ont déjà détaillé une partie. 

• Une usine de production de panneaux photovoltaïques à Sarreguemines. Emmanuel Macron doit annoncer lundi l'implantation d'une usine de production de panneaux photovoltaïques à Sarreguemines (Moselle), a affirmé dimanche sur franceinfo le ministre de l'Industrie Roland Lescure, confirmant une information du Journal du dimanche. "Pendant des années, nous avons subventionné des panneaux photovoltaïques qui étaient faits au bout du monde. Désormais, nous allons avoir des panneaux photovoltaïques fabriqués en France", s'est-il félicité.

Cela représentera un investissement de 710 millions d'euros et la création de 1 700 emplois. Le projet est porté par Holosolis, une émanation du groupe InnoEnergy, qui compte parmi ses actionnaires Siemens, le CEA ou encore plusieurs universités européennes. L'usine de production de cellules photovoltaïques devrait entrer en service en 2025 et disposer d'une capacité de cinq gigawatts à terme, précise le JDD. Cette annonce intervient quelques mois après l'abandon d'un projet similaire au même endroit par la société norvégienne Rec Solar. Celui-ci prévoyait un investissement de 681 millions d'euros et la création de 1 500 emplois.

• Une usine de batteries électriques à Dunkerque. En amont de ce sommet, le groupe taïwanais ProLogium a également annoncé qu'il allait implanter à Dunkerque (Nord) une usine de batteries pour voitures électriques, pour un investissement de 5,2 milliards d'euros et la création attendue de 3 000 emplois directs. Si le PDG de ProLogium, Vincent Yang, a un temps envisagé d'investir outre-Atlantique grâce au plan colossal d'aides voulu par Joe Biden pour soutenir l'industrie américaine à la faveur de la transition énergétique imposée par le changement climatique, le Taïwanais a finalement choisi la France notamment en raison de son énergie nucléaire. "Nous avons besoin d'une bonne électricité stable, peu chère et verte", a-t-il expliqué.

Un site de batteries lithium, toujours à Dunkerque. La ville du Nord, érigée par l'Elysée en "symbole" d'un réveil industriel de la France, va également accueillir un autre projet. Le Chinois XTC et le Français Orano vont investir 1,5 milliard d'euros et créer 1 700 emplois dans un site lié aux batteries lithium. 

Ikea promet de nouveaux investissements en France. Le géant suédois de l'ameublement va investir 906 millions d'euros supplémentaires, de 2023 à 2026, pour gagner davantage de clients et ouvrir un nouveau centre logistique près de Toulouse (Haute-Garonne), avec "très probablement" de nouveaux emplois à la clef, a annoncé la direction à l'AFP.

4 Quel était le bilan des précédentes éditions ?

Le sommet "Choose France" "est un rendez-vous incontournable qui s'est imposé en six ans comme le rendez-vous des investissements étrangers en France et en Europe", a assuré Roland Lescure. En 2022, les investissements annoncés à cette occasion ont représenté 10,8 milliards d'euros. "Ce sera plus" lors de cette édition, a affirmé le ministre de l'Industrie.

Au total, l'Elysée se félicite de "6 910 projets d'investissements étrangers en France sur la période 2017 à 2021" et "182 900 emplois maintenus ou créés pour les Français" sur la même période. Des chiffres qui hissent la France en tête des pays les plus attractifs d'Europe en nombre de projets d'investissements étranger, selon le baromètre de l'attractivité réalisé par le cabinet Ernst & Young. "Cependant, l'Hexagone demeure encore loin du compte sur l'emploi", modère le cabinet. En effet, d'après ce même baromètre, "les investissements étrangers créent moins d'emplois en France (33 par projet) que dans le reste des principaux pays d'accueil des investissements étrangers en Europe (58 en Allemagne, 59 au Royaume-Uni)."

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