Paracétamol : une nouvelle usine de production de médicaments dans l'Isère
Avec la crise sanitaire, la relocalisation de la production de médicaments est devenue une priorité du gouvernement et un volet de son plan de relance. Un site à Roussillon, en Isère, s'apprête à produire du paracétamol.
Le paracétamol est un médicament anti-douleur parmi les plus vendus au monde. Depuis 13 ans, la France n'en fabriquait plus, mais prochainement, la production va reprendre dans un complexe chimique à Roussillon, dans l'Isère. Les travaux de construction d'une usine vont commencer dès cet automne. "L'objectif c'est fin 2023, début 2024, de sortir les premières tonnes de paracétamol pour une commercialisation un an après", explique Jérôme Géneste, directeur de l'usine Segens.
Relocaliser pour éviter les pénuries
Le projet coûte 100 millions d'euros, dont une partie est financée par le plan de relance de l'État. L'usine fonctionnera en continu pour le compte de deux géants de l'industrie pharmaceutique : Sanofi et Upsa. "On part sur une production de 10 000 tonnes par an, ça représente un tiers du marché européen", poursuit le directeur. En relocalisant la production, l'objectif est aussi de gagner en autonomie car aujourd'hui, 80% des principes actifs, substances essentielles des médicaments, sont fabriquées hors de l'Union européenne, principalement en Asie. La crise sanitaire a révélé la dépendance de la France et les risques de pénurie. "En permanence, on a une cinquantaine de médicaments qui sont en rupture de stock au CHU de Grenoble (...) parce qu'ils ne sont pas disponibles", alerte le professeur Pierrick Bedouch, chef du pôle pharmacie.
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