Gaz : pour "passer l'hiver sans difficulté", Engie compte sur une météo clémente et "10% de réduction de la consommation"

"Les cuves sont pleines", "l'approvisionnement est sécurisé", avec des "stockages en France qui sont remplis à plus de 95%", assure avec optimisme Jean-Pierre Clamadieu, président du conseil d’administration d’Engie, invité mercredi 21 septembre sur France Inter. Alors que le gaz russe a été interrompu, "nous n'aurons presque plus de gaz russe l'an prochain", mais "il y aura, dit-il, du gaz de Norvège, du gaz américain, du gaz conventionnel ou du gaz de schiste".

"On est beaucoup mieux préparé qu'on ne le craignait il y a trois ou quatre mois", affirme Jean-Pierre Clamadieu, grâce à l'augmentation "massive" des bateaux méthaniers qui transportent du gaz naturel liquéfié vers l'Europe. Toutefois, Jean-Pierre Clamadieu reconnaît que "ce qui va être très compliqué, dans les prochains mois, c’est de gérer nos stockages" de gaz. L'objectif, selon lui, sera "d'éviter le coup de froid de fin d'hiver", ce moment "où nous avons une capacité moindre".

Trois conditions pour passer l'hiver sans difficulté 

"Il faut trois conditions pour que l’on arrive à passer l’hiver sans difficulté majeure", précise-t-il. "D'abord, la météo, il faut que ce soit un hiver normal, pas un hiver très froid. Ensuite, il ne faut pas que l’activité économique redémarre en Asie", poursuit Jean-Pierre Clamadieu, précisant que c'est en raison d'une "situation économique un peu difficile" que "la Chine libère aujourd'hui ses bateaux de gaz naturel liquéfié vers l'Europe". Enfin, la troisième condition, c'est "d’arriver à faire 10% de réduction de la consommation", ce qui vaut pour les particuliers comme pour les industriels.

Le président du conseil d’administration d’Engie appelle ainsi les Français à "réduire la température des logements et des bâtiments tertiaires" à 19 degrés. "Baisser son thermostat d'un degré, c'est 7% d'économie de la consommation de gaz en France", estime-t-il.

Concernant les industriels, gros consommateurs de gaz, Jean-Pierre Clamadieu constate que les hausses de prix ont facilité les réductions de consommation. "Il y a 30% de réduction par rapport à ce que l’on a vu l’an dernier. Moins 15% en France, moins 25% en Allemagne, moins 40% au Pays-Bas", indique-t-il. Le président du conseil d’administration d’Engie reconnaît toutefois que "c'est une très mauvaise nouvelle pour l'économie européenne", car la situation pousse les industriels "à arrêter leurs usines ou à déplacer des productions dans d’autres régions du monde".