Mercredi 2 mars, voici désormais cent jours que des portraits trônent devant la fonderie SAM (Aveyron). Ce sont des photos des 333 salariés, tous licenciés depuis le début de l’année 2022. Parmi eux se trouve Karine, qui est encore sous le choc. "Je suis énervée, en colère et attristée", révèle-t-elle. Après cent jours de lutte avec ses collègues, Jean-Luc a tissé des liens qu’il n’aurait jamais pensé avoir en 36 ans de métier. "Il y a une grande solidarité entre nous, avant on était des collègues, maintenant, on est une bande de copains", raconte-t-il."Je n’ai aucune idée d’où je vais"La plupart des salariés n’ont connu que cette usine et ne veulent donc pas abandonner. C’est le cas de Véronique, qui assure qu'elle ira jusqu’au bout. Pour Julien Pastor, l’emploi dans l’usine SAM était son premier CDI. Poussé vers la sortie, il pensait retrouver rapidement un travail, mais ça n’a pas été le cas. "Aujourd’hui, je n’ai aucune idée d’où je vais", déclare le jeune homme. Un éventuel repreneur et son projet sont à l’étude. Si la faisabilité est confirmée, l’activité pourrait reprendre en 2023.