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Royaume-Uni : "Si le parti parlementaire perd confiance en Liz Truss, elle ne va pas durer très longtemps", estime l'ex-député britannique Dominic Grieve

Sur la sellette après seulement 38 jours au pouvoir, la Première ministre britannique a été contrainte de reculer sur son budget. Elle renonce à une partie des allégements fiscaux qu'elle avait promis. 

Article rédigé par franceinfo
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  (CARLOS JASSO / POOL / BLOOMBERG POOL)

"Si le parti parlementaire perd confiance en elle, elle ne va pas durer très longtemps", a expliqué vendredi 14 octobre sur franceinfo Dominic Grieve, ancien député conservateur (1997-2019), et ancien ministre de la Justice sous le gouvernement de David Cameron (2010-2014). La Première ministre Liz Truss a annoncé qu'elle allait changer son plan économique dévoilé il y a à peine deux semaines. Au plus bas dans les sondages, elle a décidé de limoger son ministre des Finances.

franceinfo : Un mois après son arrivée, Liz Truss doit-elle démissionner ?

Dominic GrieveJe ne suis pas certain qu'elle doive quitter son poste, mais sa position est extrêmement difficile. Elle a fait une grosse sottise en devenant Première ministre et en poursuivant un plan économique qui n'avait aucun sens ou qui ignorait les réalités du marché. Donc, elle dû faire marche arrière et le limogeage du ministre des Finances la laisse dans une position de grande faiblesse. Sa décision de demander à Jeremy Hunt de devenir le chancelier de l'échiquier [ministre chargé des Finances] est une bonne décision. Mais l'erreur qu'elle a faite est grave et j'ai peur pour elle, pour le futur. Si le parti parlementaire perd confiance en elle, elle ne va pas durer très longtemps.

Pensez-vous qu'elle va maintenant dans le bon sens ?

Le choix de demander à Jeremy Hunt de devenir chancelier est correct, et elle a raison d'annoncer qu'elle renonce à une partie de ce qu'elle a fait avec pour essayer de réduire les taxes. Malheureusement, elle a envoyé un message d'instabilité aux marchés. Ils regardent le Royaume-Uni en ce moment et, pour des raisons complexes, ils n'ont pas confiance dans la politique économique du gouvernement.

L'arrivée de Jeremy Hunt peut-elle changer quelque chose ?

Oui. Il a une politique de grande envergure. C'est un très bon choix. Il présente la stabilité d'une politique conservatrice traditionnelle et ne poursuit pas des idéologies saugrenues. Ce qu'elle a fait lors de ses premiers jours comme Première ministre.

Liz Truss a-t-elle manqué de prudence dans ses choix ?

Oui, elle a manqué de prudence. Son intention était parfaitement bonne, elle s'inquiète beaucoup de l'économie du Royaume-Uni, elle veut la faire croître. Elle a essayé de trouver quelque chose pour le faire, ce qu'on appelle en Angleterre un "shortcut", essayer de faire rapidement. Mais quand on fait ça, on risque d'inquiéter les marchés et si les marchés n'ont pas confiance dans la politique le pays ne peut pas échapper à leur verdict.

Que faut-il faire pour s'en sortir alors que l'inflation est de 10% ?

Il faut d'abord poursuivre une politique qui stimule l'économie, mais on ne peut pas le faire en empruntant des sommes colossales pour réduire les impôts. Il faut essayer de trouver des marchés pour les produits du pays. Cela demande peut-être de revoir le traité de coopération signé avec l'Union européenne récemment parce qu'il est certain qu'il y a des choses à améliorer.

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