Cet article date de plus de cinq ans.

"Mesure injuste", "coup de billard à trois bandes", gouvernement qui "va dans le mur"... Les partis d'opposition critiquent le prélèvement à la source

La France insoumise, Les Républicains et le Rassemblement national dénoncent la mise en œuvre du prélèvement à la source au 1er janvier 2019, confirmée mardi par le Premier ministre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Premier ministre a confirmé l’application du prélèvement à la source à partir du 1er janvier 2019.  (PATRICK GUYOT / MAXPPP)

L'annonce, mardi 4 septembre, par le Premier ministre de la mise en place du prélèvement à la source à partir du 1er janvier 2019 est critiquée par les différentes oppositions.

Une partie de "billard à trois bandes" selon la France insoumise

Charlotte Girard, co-responsable du programme de la France insoumise, estime qu'Edouard Philippe joue "le rôle inverse" d'Emmanuel Macron. C'est un président "qui s'agite, qui perd les pédales de l'étranger", selon elle, alors que le Premier ministre "resserre, fait le travail austère et doit assumer les décisions de ce gouvernement". L'annonce du Premier ministre est une partie de "billard à trois bandes de la part du président qui, de cette manière-là, charge le ministre Darmanin de prendre sur lui de continuer le travail de l'impôt à la source", a réagi sur franceinfo Charlotte Girard.

La France insoumise n'est pas hostile au prélèvement à la source. Charlotte Girard explique que le parti de Jean-Luc Mélenchon est "pour l'impôt contemporain. Nous ne sommes pas opposés au fait de prélever lors de l'année en cours. En revanche, nous sommes pour un tel prélèvement, mais réalisé par l'État". Selon elle, si le gouvernement veut mettre à contribution les entreprises pour réaliser ce prélèvement, c'est pour "retirer à l'État une compétence essentielle et restructurer complètement les services des finances publiques".

Pour Les Républicains, "le gouvernement persiste à aller dans le mur"

"Vous allez avoir un effet évident" avec le prélèvement de l’impôt à la source, "c’est la diminution du salaire net", a déploré sur franceinfo Gilles Platret. Le porte-parole Les Républicains (LR) et maire de Chalon-sur-Saône, a évoqué "une mauvaise réforme". Il a estimé que "le gouvernement persiste à aller dans le mur". "Puisque les crédits d’impôts ne seront pas comptabilisés en totalité dès le départ dans votre prélèvement mensuel, ça veut dire que vous allez avancer plusieurs milliards d’euros à l’État qui vous remboursera ce qu’il vous doit à la fin du mois d’août et pas avant", a-t-il argumenté.

"Les contribuables vont devenir les trésoriers de l’état et les entreprises vont devenir les percepteurs. Il nous paraît essentiel que l’administration fiscale conserve son rôle et qu’on ne refile pas le bébé aux entreprises dont ce n’est pas la mission que de se transformer en percepteur. C’est une mauvaise réforme", a affirmé Gilles Platret.

Une mesure "injuste et complexe", dénonce le Rassemblement national

Le gouvernement Macron est "dans la confusion, le brouillage le plus total", a déclaré de son côté Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national (RN), député du Nord sur franceinfo.

Le prélèvement à la source est une mesure que le porte-parole du RN a qualifié d’"injuste, complexe" et qui "pose des problèmes de confidentialité". Ce n’est pas cette mesure "qui va rendre le pouvoir d’achat aux Français", a déploré Sébastien Chenu. Les membres du gouvernement "perturbent eux-mêmes les dispositifs qui sont censés apaiser les milieux économiques", a-t-il ajouté.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.