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L'ex-secrétaire d'État socialiste chargé du Budget "souhaite que le prélèvement à la source soit porté par ce gouvernement"

Christian Eckert, ex-secrétaire d'État chargé du Budget et des Comptes publics sous François Hollande, a expliqué, mardi soir sur franceinfo, que le maintien du prélèvement à la source était une bonne décision.

Article rédigé par franceinfo
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Christian Eckert (à g.), alors secrétaire d'État chargé du Budget et des Comptes publics, lors de la passation de pouvoir à Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, le 17 mai 2017, à Paris. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

"Les intérêts de la réforme" doivent être "portés à la connaissance des Français", a estimé, mardi 4 septembre sur franceinfo, Christian Eckert après l'annonce par le Premier ministre Edouard Philippe du maintien du prélèvement à la source en janvier 2019. Toutefois, pour l'ancien secrétaire d'État chargé du Budget et des Comptes publics de 2014 à 2017, a regretté le "psychodrame" qui a entouré la mise en place de cette réforme qui a servi, selon lui, à masquer les "démissions qui ont émaillé ces derniers jours".

franceinfo : Êtes-vous rassuré de la décision du Premier ministre ?

Christian Eckert : J'ai envie de dire, tout ça pour ça. Rendre l'impôt contemporain de façon à ce que l'impôt suive les revenus et préserve les 30% des Français qui ont des baisses de revenus d'une année sur l'autre, c'est cela qu'il fallait protéger avec le prélèvement à la source. Nous l'avions dit, nous l'avions préparé et nous l'avions voté. La majorité d'Emmanuel Macron l'a revoté. Et tout à coup, on s'est aperçu qu'il fallait faire un psychodrame pour savoir si c'était bien ou pas bien. Peut-être qu'il y avait une volonté de créer une espèce de leurre pour que l'on parle de cela plutôt que des difficultés suite aux démissions qui ont émaillé ces derniers jours. Il faut poser la question à Emmanuel Macron.

Souhaitez-vous la réussite de cette réforme ?

Indépendamment de tout ce qui peut nous séparer, (...) je souhaite que le prélèvement à la source soit porté par les ministres de ce gouvernement. L'administration m'a toujours dit que la réussite de la réforme du prélèvement à la source passera par le fait d'être en capacité de l'expliquer, de convaincre, de porter à la connaissance des Français tous les intérêts de la réforme. Ce n'est pas une mensualisation. C'est un impôt qui s'adapte à la situation. C'est très bien pour celles et ceux qui ont des problèmes de trésorerie. C'est une grande réforme, elle est bénéfique pour les contribuables en très grande majorité. On aurait pu se passer de ce psychodrame qui a pu faire douter. Tirons un trait.

Redoutez-vous une obstruction de la part de certains dirigeants d'entreprise ?

Non, il n'y aura pas d'obstruction parce qu'il existe un dispositif, la Déclaration sociale nominative, qui aujourd'hui relie toutes les entreprises aux Urssaf, aux caisses de retraites et qui permet d'avoir une fluidité complète en termes d'échanges d'information. C'est par ce biais que les entreprises vont recevoir une seule information : un taux d'imposition. Elles ne connaîtront pas les revenus du conjoint, la situation des enfants, le nombre de personnes à charge, les revenus du foncier... Elles connaîtront le taux d'imposition. C'est une information très simple. Elles auront à faire une multiplication et une soustraction. On a pu passer à l'euro, on a pu passer de l'an 2000 au XXIe siècle. L'administration fiscale est en capacité de gérer cela en toute tranquillité avec les entreprises. Elles collectent déjà les cotisations sociales et c'est beaucoup plus compliqué que l'impôt.

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