"On ne part pas d'une page blanche. Énormément de choses ont été faites ces dernières années face à la fraude fiscale. La fin du secret bancaire, les échanges automatiques d'informations entre les administrations fiscales, la cellule de régularisation qui a permis de ramener 8 milliards d'euros dans les caisses, ce n'est pas rien", rappelle Etienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos.Une nouvelle police fiscale "essentielle"La fraude fiscale est évaluée à 60 milliards d'euros a minima "sans compter l'optimisation fiscale qui est légale et la fraude sociale", estime Christophe Ramaux. "On a un manque à gagner colossal. On a une sécession de certains riches. Ils rompent avec le pacte républicain élémentaire qui est de payer les impôts", assène le professeur d'économie à la Sorbonne. Pour Etienne Lefebvre, "la police fiscale qui va être mise en place est essentielle. Il y a des centaines de dossiers en attente parce qu'on n'a pas assez d'effectifs. Les nouveaux enquêteurs vont avoir des pouvoirs de police : filatures, écoutes, gardes à vue..." "Ça change tout", conclut-il.