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Vidéo Investir dans un parking : gare aux arnaques !

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Temps de lecture : 4min - vidéo : 3min
L'oeil du 20 heures - 14 septembre 2020
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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Vous avez peut-être été contacté par des démarcheurs vous proposant d'investir dans des places de parking et vous promettant un rendement exceptionnel. Attention, c'est sûrement une arnaque. L'autorité des marchés financiers l'a elle-même dénoncée en juin. Les victimes ont perdu des dizaines de milliers d'euros.

Ce serait un placement immobilier en or massif : acheter des places de parking, pour encaisser chaque mois des loyers. Mais c’est aussi désormais l’objet d’une arnaque montée par des escrocs qui disparaissent avec les placements des clients… en même temps que les places de parking imaginaires.  

Vous en avez peut-être entendu parler : les places de parking seraient un placement intéressant. Un juteux business qui attise aussi depuis peu la convoitise des escrocs. Pour investir, internet regorge de sites qui promettent des rendements élevés, des placements "100% sécurisés".

Nous y renseignons nos coordonnées… et très vite, les appels pleuvent. Nos interlocuteurs disent travailler pour de grandes sociétés. L’un d’eux se présente : « Christophe à l’appareil du groupe Eiffage concessions, je vais vous envoyer un mail d’information avec toutes les places disponibles ». « Ça vous permet de diversifier votre épargne, » vante une autre au téléphone. « Vinci est un grand groupe, il n’y a pas de souci. » Un troisième assure être en partenariat avec le groupe Indigo.  

Problème : Eiffage, Vinci, Indigo, que nous avons contactés, démentent vendre des places de parking de cette manière. Les trois groupes ont porté plainte pour usurpation d’identité. 

Patrick Mangeat, retraité, ne s’est pas rendu compte de la supercherie à temps. Pour 18.000 euros, il a cru acheter une place de parking à l’aéroport de Lisbonne, séduit par les loyers élevés qu’il pensait encaisser. Il se souvient d’un interlocuteur très convaincant. « Il me disait “Patrick, comment allez-vous”, il m’appelait par mon prénom. A la limite je pourrais dire que j’ai un meilleur contact avec cette personne qu’avec mon correspondant à la banque ! » 

Au bout d’un mois, Patrick Mangeat reçoit bien un premier loyer de 101 euros. Et il réinvestit. En tout, il envoie par virement 42 500 euros, sur un compte qu’il croyait appartenir au groupe Vinci à l’étranger. Mais c’est une usurpation : les versements s’arrêtent, Patrick a tout perdu. Il n’a aucun recours. « Ça fait mal. Quand on ne l’a pas vécu, c’est facile de se dire, “je ne l’aurais pas fait moi”. Mais quand on est dedans on est pris et on est amenés à le faire. Ils peuvent ruiner des retraités. »  

Saisi de multiples signalements, le gendarme du secteur alerte dans un communiqué : « l’autorité des marchés financiers met en garde à l’encontre des propositions d’investissements dans les parkings (..) Attention aux publicités que vous voyez sur internet et particulièrement sur les réseaux sociaux. » 

A Nancy, l’association ADC France tente de fédérer les victimes de cette arnaque. Une centaine se sont déjà signalées. Et ça continue. « C’est tout le temps, tout le temps, tout le temps, » souffle son président Guy Grandgirard. « Tous dossiers confondus, on est entre 25 000 et 30 000 euros de moyenne. »  Pour certains, le préjudice peut même atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.

Selon Guy Grandgirard, derrière ces arnaques se cacheraient des réseaux qui opèrent depuis l’étranger, et séduisent par des rendements trop alléchants. « Parce que 12% de rendement, personne ne peut faire ça ! » soupire-t-il. Pour l’heure, les plaintes des victimes sont restées sans suite. L’association espère qu’une plainte collective intéressera plus magistrats et enquêteurs, car en attendant, l’arnaque continue. 

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