"On va perdre des emplois, des boutiques vont devenir vides" : quand la crise de l'immobilier touche aussi les professionnels du secteur

La baisse des ventes de logements a contraint 887 agences immobilières à fermer en 2023, d'après une étude. Les professionnels du secteur s'attendent à une année 2024 encore plus compliquée.
Article rédigé par franceinfo
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Une agence immobilière à Paris, décembre 2017. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Les agences immobilières sont de plus en plus nombreuses à mettre la clé sous la porte. D'après une étude du cabinet Altarès, 887 agences ont été placées en liquidation ou en redressement judiciaire l'année dernière. Un bond de 116% par rapport à 2022. Un chiffre record depuis la crise du logement en 2009, conséquence de la baisse des ventes de logements, provoquée par l'inflation et par la flambée des taux d'intérêt. 

Ces derniers mois, les fermetures se succèdent chez les indépendants et aussi, parfois, chez les grands groupes. "On a, aujourd'hui, sept agences qui ont fermé depuis le mois d'octobre", regrette Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet Immobilier.

L'année 2024 s'annonce compliquée

En cause : les taux de crédit immobiliers moyens qui restent toujours supérieurs à 4% sur 20 ans et l'inflation qui n'aide pas les Français à se lancer dans des projets immobiliers. On le sait, les ventes ont donc fortement chuté ces derniers temps, et notamment -19% de transactions pour le groupe en 2023.

Les agences qui ont mis la clé sous la porte présentent bien souvent le même profil : "Des agences qui démarraient, les petites agences qui ne font que de la transaction et toutes celles qui ont contracté un prêt garanti par l'Etat pendant le Covid en 2021 et qui doivent aujourd'hui le rembourser...", souligne Stéphane Fritz.

Le responsable veut relativiser et assure que le nombre global de défaillances ne représente qu'à peine 3% des agences immobilières en France. Mais ces 887 fermetures pourraient bien n'être qu'un début, explique Olivier Princivalle, président de la FNAIM Grand Paris : "On pense que ce chiffre va presque doubler sur l'année 2024. Effectivement, on va perdre des emplois, on va avoir beaucoup de retraits des forces commerciales et, du coup, des boutiques qui vont devenir vides..." Le responsable appelle à des mesures rapides des pouvoirs publics pour inverser la tendance, sans trop y croire pour le moment.

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