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Multiplication des locations touristiques : "Ça provoque une puissante crise du logement", dénonce un sénateur qui en appelle au gouvernement

Quatre parlementaires ont lancé une initiative transpartisane pour mieux encadrer la location de meublés touristiques à courte durée dans les grandes villes où les zones touristiques, accessibles via les plateformes numériques comme Airbnb notamment.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des façades d'immeubles parisiens  le 27 avril 2023. Photo d'illustration. (JOEL SAGET / AFP)

"Ça devient vraiment insupportable, ça provoque une puissante crise du logement" a dénoncé jeudi 4 mai sur franceinfo Max Brisson, sénateur des Pyrénées-Atlantiques qui souhaite, avec quatre autres parlementaires de tout bord, mieux encadrer les locations touristiques. Les parlementaires proposent sept mesures pour lutter contre la flambée des prix, dont la suppression de la niche fiscale pour les locations saisonnières. Max Brisson veut la voir disparaître ou "qu'elle favorise" plutôt "la location à l’année". Les loueurs achètent des biens pour "les louer et les achètent en intégrant le rapport de la location saisonnière, résultat les prix flambent", a-t-il expliqué.

franceinfo : Pourquoi voulez-vous encadrer les locations de courte durée ?

Max Brisson : Aujourd'hui, quand vous faites de la location saisonnière, vous avez un abattement fiscal pouvant aller jusqu’à 71%. Vous ne payez l’impôt qu'au 72e euro gagné. Je préfèrerais que cette niche fiscale disparaisse, voire s'il doit y avoir une niche fiscale, qu'elle favorise la location à l'année.

"Sur la côte basque, l'été, vous avez des gens qui ont des meublés l'hiver à qui les propriétaires disent : 'Vous devez partir pour que je fasse de la location saisonnière parce que ça rapporte beaucoup plus et parce qu'il y a des abattements fiscaux.' La première demande que nous portons tous ensemble, de manière transpartisane, c'est de réduire, voire de faire disparaître cette niche fiscale."

Max Brisson, sénateur des Pyrénées-Atlantiques

à franceinfo

Vous voulez aussi étendre l'interdiction de louer des passoires thermiques aux locations touristiques. Vous trouvez cela injuste ?

Lorsque vous louez à l’année, vous devez aujourd’hui louer un logement décent qui n'est pas une passoire thermique. Si vous louez en location saisonnière, y compris l'hiver, vous êtes libre de tout. Nous demandons au gouvernement de mettre un peu d'équité. Par ailleurs, les locations saisonnières se multiplient à cause des plateformes. Résultat c'est autant de logements à l'année qui disparaissent. Sur la côte basque, c'est 600 logements loués à l'année qui disparaissent et qui sont remplacés par des locations saisonnières. Résultat, les loyers montent, les jeunes actifs ou les jeunes étudiants ne peuvent plus se loger. Les gens se logent de plus en plus loin de la côte et ça devient vraiment insupportable et ça provoque une puissante crise du logement.

L’Union nationale pour la promotion de la location de vacances, qui défend notamment les plateformes, dit que vos mesures est une menace pour le pouvoir d'achat des Français, pour les ressources fiscales des communes et pour l'industrie du tourisme. Que répondez-vous ?

Les hôteliers qui payent leurs impôts et doivent respecter les normes, ont aussi une concurrence déloyale. C'est une concurrence pour ceux qui font de la location à l'année. Les meublés touristiques, existent depuis très longtemps, mais aujourd'hui, le marché est totalement déséquilibré par les plateformes. Elles ont créé un système spéculatif. Les gens achètent des résidences secondaires pour les louer et les achètent en intégrant le rapport de la location saisonnière. Résultat, les prix flambent. Ceux qui ne respectent pas les gens qui vivent dans les stations touristiques, ce sont les plateformes numériques parce qu'elles ont totalement déséquilibré le marché de la location saisonnière qui est un marché ancien, qui fonctionnait très bien avant qu’elles n’arrivent.

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