Logement : dans la Creuse, le problème des passoires thermiques

C'est un département rural qui a gardé son visage d'antan. Sur les routes de la Creuse, les habitations en pierre sont partout. Le charme du coin, mais aussi son inconvénient. La Creuse a le plus fort taux de passoires thermiques en France, 35%. Dans un hameau, Dora et son mari ont acheté une maison il y a deux ans. Mais pour se chauffer, seul le poêle à bois du salon fonctionne, le chauffage au fioul est la plupart du temps éteint. Cette maman doit enfiler son manteau pour monter dans les chambres. "Je rajoute plusieurs couvertures, les couvertures polaires, des bouillottes. Le but, c'est de consommer le moins possible", explique-t-elle. Sur les conseils d’un spécialiste, la famille va isoler combles et murs avec de la terre et du chanvre. 

Empêcher l'exode

Dans la Creuse, les communes prennent de plus en plus souvent en charge ces rénovations. Car ici, les revenus sont, en moyenne, plus faibles que dans le reste de la France. À Jarnages, commune de 500 habitants, la mairie et la communauté de communes ont racheté plusieurs bâtiments délaissés du centre-bourg. Tous ont été rénovés et isolés pour faire baisser les factures d'électricité des nouveaux locataires. Étalés sur dix ans, ces travaux ont coûté plus de 2 millions d'euros. Le prix, selon le maire, pour garder ses habitants. Depuis les années 1970, la Creuse n'a cessé de perdre des habitants. Transformer son habitat, une des clés pour inverser la tendance. 

Parmi nos sources : 

• Ministère de la Transition écologique
• Dossier sur le département de la Creuse - INSEE
• Tableau de bord de l'économie française - INSEE
• Principaux résultats sur les revenus et la pauvreté des ménages en 2020 - INSEE

Liste non exhaustive.