La construction de logements neufs au plus bas depuis 17 ans
Le nombre de mises en chantier est passé en 2014 sous la barre symbolique des 300 000 logements.
"Nous nous attendions à une très mauvaise année, elle est conforme à ce que nous redoutions." François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), est dépité. Pour la première fois depuis 1997, le nombre de mises en chantier est passé en deçà de la barre symbolique des 300 000 logements, selon les chiffres publiés mardi 27 janvier par le ministère du Logement.
Après un recul de 4,2% en 2013, les constructions de logements ont chuté de 10,3% l'an dernier pour s'afficher à 297 532, contre un objectif gouvernemental de 500 000. "Il manque des centaines de milliers de logements en France, et non seulement on ne comble pas le retard, mais on l'aggrave", déplore Payelle.
"Du côté des ménages accédants classiques, un cumul de facteurs négatifs a joué en 2014 : la hausse du chômage, les perspectives jugées très incertaines, le poids des normes (qui renchérissent les coûts de construction) et le niveau élevé des prix" de l'immobilier neuf, énumère Olivier Eluère, économiste du Crédit agricole. Ainsi, le prix d'un appartement neuf est-il en moyenne de 3 900 euros le m2 en France contre environ 3 300 euros le m2 pour un appartement ancien, ce qui explique que les ménages aient pu "arbitrer en faveur de l'ancien".
Un "petit rebond" attendu en 2015
Pour soutenir l'activité du secteur, le gouvernement a pris plusieurs mesures de relance. Celles-ci sont axées notamment sur l'amélioration du Prêt à taux zéro (PTZ), l'aménagement du dispositif fiscal "Pinel" (ex-"Duflot") pour l'investissement locatif, et la simplification des normes de construction, avec un raccourcissement des délais d'obtention des permis de construire.
Selon Eluère, ces mesures de soutien, adoptées dans le budget 2015 "devraient permettre un petit rebond du nombre de ventes de logements neufs promoteurs (commercialisés par ces derniers), de l'ordre de 5%, cette année". "Mais cela ne représente qu'un tiers des mises en chantier. Si, de leur côté, les ventes de maisons individuelles restent stables, on pourrait avoir une petite hausse de 3% des mises en chantier", pronostique-t-il.
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