Trêve hivernale : grâce à l'intermédiation locative, Jupsy a quitté les hôtels du Samu social pour un véritable appartement
Que faire pour libérer les places du 115 ? Avec la fin de la trêve hivernale mardi 1er juin, 30 000 foyers sont menacés d'expulsion, d'après l'association Droit au logement. Mais une solution existe : l'intermédiation locative. Un moyen solidaire de réinsérer les personnes sans domicile.
C'est un appartement deux pièces aux murs blancs, situé dans un immeuble de l'est de Melun, en Seine-et-Marne. Et Jupsy est fière de le dire : elle est chez elle. "J'étais tellement contente, se réjouit-elle. Quand j'ai vu l'appartement, j'ai dit 'waouh', et puis quand j'ai vu le balcon, j'ai dit 'ahlala !'. Maintenant, je vais enfin me reposer !"
Jupsy a vécu dans des hôtels pendant trois ans, avec l'aide du 115. Mais depuis septembre, l'association Soliha lui a trouvé cet appartement. "Ça va quand même par rapport à l'hôtel, il n'y avait que 9 m², mais là c'est grand, 48 m², c'est bien, constate-t-elle. J'ai une chambre, des toilettes, les placards, la cuisine, le salon..." Cela change sa vie et celle de ses deux enfants, âgés de 4 ans et 7 mois. Son fils aîné "peut jouer car il a quand même de l'espace. Là je peux même mettre la table pour qu'il fasse ses devoirs, et puis à côté il y a un parc."
Une partie du loyer prise en charge
Jupsy bénéficie de l'intermédiation locative : une association prend en charge le coût de son logement, règle le loyer au propriétaire et ne fait payer qu'une contribution au locataire. Jupsy ne paie qu'une contribution de 155 euros par mois. Le reste, 445 euros, est pris en charge par l'association qui est locataire du logement.
"Par rapport à mes ressources, cela me fait aussi du bien pour faire aussi des économies, et je prends soin de mes enfants."
Jupsyà franceinfo
L'intermédiation locative permet de désengorger les places du 115 mais Jupsy le sait, c'est une solution de transition, les contrats durent 18 mois. "L'objectif, c'est qu'à la fin de ces 18 mois, elle soit autonome et en capacité de rentrer dans le parc locatif classique qui est très souvent le parc locatif social, explique Anne Nissolle, la directrice de Soliha Seine-et-Marne. C'est un dispositif qui fonctionne bien puisqu'on arrive à avoir de bon taux de relogement des personnes et même souvent des familles que l'on peut reloger avant les 18 mois."
Un geste solidaire
Pour trouver des propriétaires volontaires, l'association fait valoir une garantie contre les impayés et un avantage fiscal. Christine loue un appartement à Soliha depuis deux ans. En plus de l'avantage financier, elle apprécie le geste solidaire : "Ce qui m'a vraiment plu, c'est de pouvoir intervenir et de pouvoir aider des gens qui peuvent être en difficulté à un moment de leur vie parce qu'on peut tous l'être. Pour moi, c'était valorisant."
En Seine-et-Marne, l'association propose 75 logements par intermédiation. Avec la crise sanitaire, elle espère pouvoir ouvrir davantage de places.
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