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Mal-logement : à deux pas de l'Elysée, les "oubliés du grand débat" occupent un gymnase

Depuis une semaine, 150 ménages emmenés par l'association Droit au logement occupent un gymnase du 8e arrondissement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une banderole installée par le DAL dans le gymnase Roquépine, le 3 février 2019 à Paris. (DAL)

"Tout le monde a besoin d'avoir une maison", "Monsieur Macron, je veux une maison pour ma famille", "Monsieur Macron, venez nous voir"... Une quinzaine de dessins et de messages ont été déposés mercredi 6 février par ceux qui se font appeler "Les sans logis et les mal logés du gymnase Roquépine", situé dans le très chic 8e arrondissement de Paris. 150 ménages, dont une majorité de familles avec enfants, qui occupent ce lieu, emmenés par l'association Droit au logement (DAL).

Sans-abri rejetés par le 115 (numéro d'urgence), familles dans des hébergements précaires, personnes reconnues prioritaires Dalo (Droit au logement opposable) ou demandeurs de logement social en attente depuis parfois plus de dix ans, "tous les occupants de ce gymnase devraient déjà être relogés", s'indigne le porte-parole du DAL Jean-Baptise Eyraud.

"Les oubliés du grand débat"

Dans une lettre commune déposée jeudi à l'Élysée, les occupants du gymnase expliquent les conditions "humiliantes, cruelles, précaires" dans lesquelles ils vivent. "Nous sommes hébergé.e.s dans des hôtels, ou logé.e.s dans des taudis, remplis de punaises qui piquent nos enfants jusqu'au sang, accompagnés de milles pattes, cafards souris, et même de rats... Trop souvent, ces chambres d'hôtels sont précaires, et à une telle distance des écoles de nos enfants qu'ils s'endorment en classe, épuisés, tant par la durée des transports que par les dures conditions de vie quotidiennes", écrivent-ils.

"Les mal-logés, les sans-abri, sont les oubliés du grand débat" lancé le 15 janvier par Emmanuel Macron en réponse à la crise de "gilets jaunes", estime Jean-Baptiste Eyraud. "Nous sommes à deux pas de l'Élysée depuis une semaine et pourtant, personne n'est encore venu nous voir. Nous invitons le président de la République à venir débattre avec nous", a appelé le porte-parole du DAL.

En 2017, le nombre d'expulsions locatives avec concours de la force publique a atteint un nouveau record, selon le rapport sur mal-logement de la Fondation Abbé Pierre publié le 1er février, pour atteindre 15 547 expulsions. Au total, 126 000 décisions d'expulsion ont été prononcées, dont plus de 120 000 pour impayés locatifs (+49% depuis 2001).

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