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Bientôt plus de 10 millions de pauvres en France, selon le Secours catholique

Le Secours catholique dresse un bilan inquiétant dans son rapport annuel sur la pauvreté, publié jeudi. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des membres du Secours catholique distribuent un petit-déjeuner à des personnes dans le besoin à Toulouse (Haute-Garonne), le 3 avril 2020, lors du premier confinement.  (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

La pauvreté progresse en France. "Payer la cantine ou le loyer ? Se nourrir ou s'habiller ?" Des familles doivent faire des "choix impossibles" face à des charges contraintes toujours plus lourdes et des ressources insuffisantes, alerte le Secours catholique dans son rapport annuel sur la pauvreté, publié jeudi 12 novembre. 

En 2019, l'association a aidé 1,4 million de personnes, dont plus de 650 000 enfants. Le niveau de vie médian de ces personnes s'élève à 537 euros, bien en-dessous du seuil de pauvreté fixé en 2018 à 1 063 euros. Dans une interview au Parisien, la présidente de l'association, Véronique Fayet, affirme : "La France franchira la barre des 10 millions de pauvres en 2020."

"La situation est dramatique"

Dans son rapport compilant des données de 2019, et donc d'avant la crise du Covid-19, le Secours catholique a étudié "en détail" le budget de 3 000 familles suivies par l'association, a expliqué à l'AFP Véronique Fayet. Une fois déduites les dépenses contraintes (loyer, factures d'eau et d'énergie, assurances...), la moitié des personnes vit avec moins de neuf euros par jour. Ce "reste pour vivre" doit financer nourriture, vêtements, produits d'hygiène, etc.

"Avec des budgets aussi serrés et en dessous des minima pour vivre décemment, les personnes que rencontre le Secours catholique sont quotidiennement contraintes à des choix impossibles", selon le rapport. Beaucoup doivent "privilégier les dépenses alimentaires au risque de ne pas être en mesure de payer un loyer ou des factures".

"La crise actuelle va encore augmenter la pauvreté et les inégalités, souligne Véronique Fayet. Beaucoup de personnes qui étaient dans une grande fragilité économique ont basculé dans la pauvreté. La situation est dramatique".

Pour l'instauration d'un revenu minimum garanti

Les familles ont notamment souffert de la fermeture des cantines scolaires pendant le premier confinement : "Cela a généré des coûts supplémentaires énormes dans les familles de deux, trois, quatre enfants", explique la présidente. Par ailleurs, "des personnes qui se débrouillaient avec des petits boulots ont vu leurs ressources disparaître".

Le Secours catholique souhaite "un plancher social qui protège tout le monde" et demande l'instauration d'un revenu minimum garanti, qui s'élèverait à 893 euros (50% du niveau de vie médian). L'association demande qu'il soit accessible aux jeunes dès 18 ans et aux étrangers dès l'obtention de leur titre de séjour, "deux populations particulièrement frappées par la pauvreté".

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