Bretagne : trop de résidences secondaires ?
Alors que des millions de Français cherchent un toit, l'INSEE révèle que le nombre de logements vacants a bondi de 3.4% par an depuis 2010. 8% du parc résidentiel en France est inoccupé. À Arzon (Morbihan), 80% des maisons restent vides.
Dans le Golfe du Morbihan, le soleil est au beau fixe, mais la saison n'a pas encore commencé et la plupart des volets restent fermés. À Arzon (Morbihan), 4 maisons sur 5 sont des résidences secondaires, inoccupées une majeure partie de l'année. Hors saison, la ville ne compte que 2 000 habitants permanents. L'été, la population atteint plus de 30 000 habitants et les commerçants se disent impatients. "Notre trésorerie on la fait l'été, explique un boucher. J'ai 10 salariés, je les garde l'hiver pour les avoir l'été". La commune a perçu plus de 4 millions d'euros l'an dernier, mais les prix de l'immobilier ont flambé. C'est ce que dénonce un collectif de jeunes Bretons. "Villages en ruines, jeunesse en exil", peut-on lire sur des affiches collées sur les volets clos de Bretagne.
Faire venir des entreprises
"On dénonce cette mono-activité touristique sur la côte qui créé cette spéculation immobilière", explique Ewan Thébaud du collectif Dispac'h. "C'est indécent aujourd'hui d'avoir autant de résidences secondaires. On a des villes qui sont complètement désertes, où sont les jeunes ? Ce n’est pas de l'aménagement durable du territoire", ajoute-t-il. Le maire d'Arzon se dit conscient du problème : "On va faire venir des entreprises et, une fois que nos jeunes auront des emplois par les entreprises qui sont là, on va créer en même temps de l'habitat". Une quarantaine de nouveaux logements destinés aux jeunes couples doivent être construits dans la commune. Des résidences principales pour éviter que les volets restent fermés une bonne partie de l'année.
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