Bretagne : le champignon qui dévore les maisons
La mérule est un champignon cauchemar pour les propriétaires de batisses anciennes car ses dégâts sont considérables. La seule solution : décontaminer le bâtiment. La Bretagne est la région la plus touchée.
Il y a quatre mois, Jean-François Kéraudran visite cette bâtisse à Landerneau (Finistère) du XVIIIe siècle. Une maison de 300 mètres carrés sur 3 étages en plein centre-ville. "On a visité la maison, le premier coup de coeur c'est les boiseries, c'est les moulures, c'est le cachet de la maison, les tomettes... C'est tout ça qui nous fait acheter la maison"; explique-t-il. Il est sous le charme, mais repère aux murs des traces d'humidité. Mais il est prévenu : la maison est touchée par la mérule, un champignon parasite. La mérule s'attaque au bois : on la reconnait à cette longue pellicule blanche et filandreuse.
30 000 euros pour décontaminer la maison
Les professionnels l'appellent la "lèpre des maisons". "Le champignon a absorbé toutes les parties de cellulose, qui fait une partie de la résistance mécanique avec la lignine", analyse Frédéric Séné, spécialiste du traitement du bois. Une seule solution : décontaminer toute la maison. Une facture de 30 000 euros. Car la mérule est résistante : elle peut s'étendre sur 8 mètres de long. Alors il faut les grands moyens : le feu pour la traiter en surface, et la chimie pour traiter les murs. La mérule s'attaque aux maisons du nord de la France, des côtes de la Manche, et surtout en Bretagne et dans le Finistère. Dans ce département, les deux tiers des communes sont infestés, ce qui empoisonne depuis des années les ventes immobilières.
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