Hervé Morin fait peur aux marchands d’armes
Réunis à Toulouse pour la cinquième université d’été de la Défense organisée par les commissions de Défense de l’Assemblée et du Sénat, quelque trois cents élus, industriels et militaires ont écouté Hervé Morin leur promettre le maintien du niveau d’équipements militaires. Mais dans le même temps, le ministre de la Défense a réclamé un « effort de productivité ».
_ Hervé Morin s’est interrogé sur la « justification de la course perpétuelle à la technologie maximum », pointant notamment du doigt le Rafale qui n’a jusqu’ici été commandé que par l’armée française. A terme, 294 unités prévues mais aucune vente à l’export à ce jour.
Construit par Dassault Aviation avec le concours du motoriste Snecma et de l’électronicien Thales, le Rafale a été introduit sur le marché en 1990. Depuis, Singapour et la Corée du Sud ont préféré le F-15 de Boeing et les Pays-Bas le Joint Strike Fighter (FSJ) en cours de développement par un autre américain, Lockheed Martin.
De son côté, le Rafale pourrait avoir les faveurs du Maroc (on parle d’une commande d’une quinzaine d’appareils). La France est également en discussions avec la Lybie ou encore l’Inde qui a lancé un appel d’offres pour 126 chasseurs.
Cette attaque en règle a quelque peu refroidi les industriels présents dans la salle dont Charles Edelstenne, PDG de Dassault Aviation.
Livre blanc
Le nouveau gouvernement a engagé une vaste revue des programmes militaires qui s'accompagne de la rédaction d'un nouveau "livre blanc" sur la Défense, qui servira de base à la rédaction de la future loi de programmation militaire. Elle doit fixer les nouvelles orientations stratégiques de la France et les priorités en matière d'équipements, ce qui suppose des arbitrages entre différents programmes d'armement.
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